Des projets de liaisons fluviales importantes à long terme

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L’association Seine-Moselle-Rhône (SMR), présidée par André Rossinot, en outre à la tête de la métropole du Grand Nancy, a organisé une réunion d’informations et d’échanges sur le thème « Europe, transport fluvial et territoires » à l’issue de son assemblée générale annuelle le 15 mai 2018 à Nancy. L’association milite pour la réalisation de liaisons fluviales entre la Seine, la Moselle, le Rhin, la Saône et le Rhône.

« Le projet Seine-Nord Europe traîne encore, introduit André Rossinot. Les Hauts-de-France sont mobilisés autour de Xavier Bertrand, président de la région. L’Union européenne est au rendez-vous mais tout n’est pas encore terminé. Le projet Bray-Nogent marque aussi le pas ». Et le président de rappeler que SMR a saisi le président de la République et le Premier ministre. « Peut-être que le projet de loi d’orientation sur les mobilités abordera le fluvial. Il ne faut jamais baisser les bras sur les enjeux de long terme. Nous avons notre feuille de route, notre engagement pour les transports et l’intermodalité. La mobilisation n’est pas seulement l’affaire du monde politique mais concerne aussi l’économie et la société dans son ensemble ».

Dans un message vidéo, Dominique Riquet, député européen et vice-président de la commission des transports et du tourisme au Parlement européen, a pour sa part indiqué: « L’Union européenne défend le transport fluvial. Il faut être motivé, patient, acharné. Nous allons toucher au but pour Seine-Nord Europe sans doute grâce à l’UE qui a répondu présente. Elle en fera de même avec vous car vos projets de liaison sont importants pour le corridor Méditerranée. Il y a un chaînon manquant entre le Rhin, le Rhône, la Saône et la Méditerranée ».

Nouvelle gouvernance

Qu’attendre des voies navigables en termes de développement économique et d’aménagement du territoire? Lionel Le Maire, directeur des transports du groupe Soufflet, acteur majeur de la filière céréalière, illustre: « notre philosophie est de faire du transport fluvial partout où c’est logique en complément du ferroviaire. Nous avons besoin de solution de transport massifié efficace dans le contexte de déficit de conducteurs de poids lourds. L’investissement dans les infrastructures est un élément essentiel du maintien du transport fluvial: il faudrait sanctuariser les budgets de maintenance de Voies navigables de France (VNF) ». Il a notamment insisté sur l’importance du projet de liaison Bray-Nogent pour son groupe et appelé à une réflexion pour « soutenir la batellerie et le pavillon français ».

La rencontre a également été l’occasion d’évoquer la nouvelle gouvernance des ports de Moselle suite à l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé en décembre 2017 par VNF en partenariat avec la région Grand Est. Les contrats de concession des quatre ports publics (Nancy-Frouard, Nouveau Port de Metz, Metz-Mazerolle et Thionville-Illange) arrivent à échéance le 31 décembre 2018. Jusqu’à cette date, le mode de gouvernance associe, au sein de concessions, VNF et les chambres de commerce et d’industrie des départements concernés.

La nouvelle gouvernance s’organise autour d’un syndicat mixte ouvert (SMO) et d’une société d’économie mixte à opération unique (Semop). Le SMO est un établissement public regroupant notamment VNF, la région, des collectivités territoriales…, c’est l’autorité concédante qui doit trouver un exploitant. Pour cela, il sélectionne un ou plusieurs acteurs privés pour créer avec lui une Semop. Puis celle-ci se voit confier par la SMO l’exploitation et la gestion portuaire, associant dans son capital un ou plusieurs opérateurs économiques privés, tels des logisticiens, des industriels…

Hinterland attractif?

Six mois après le lancement de l’AMI, la construction de la nouvelle gouvernance a avancé. Le périmètre du SMO va concerner les quatre ports publics et les cinq ports privés de Toul, Belleville, Maxéville, Cattenom et Kœnigsmacker. Quant au choix de l’opérateur, François Pelissier, président de la CCI métropolitaine Meurthe-et-Moselle, a révélé qu’un « consortium compte aujourd’hui: Europort, Rhenus Logistics, les ports d’Anvers et de Zeebrugge, UCA, GCA, SE3M, les chemins de fer du Luxembourg. D’autres sont présents mais souhaitent pour l’instant que leur participation reste confidentielle ». Tous ces acteurs privés font partie de la Semop. « Après des années, nous arrivons à la concrétisation de la nouvelle gouvernance des ports de Moselle, a souligné François Pelissier. Cela vous nous permettre de partir à la recherche de nouveaux marchés, de proposer un hinterland attractif aux plateformes, de redynamiser l’activité fluviale sur la Moselle. Nous sommes en train de constituer une offre exemplaire de services à valeur ajoutées sur le sillon lorrain ».

Désormais, l’association entend mener un lobbying « actif dans les mois qui viennent », assure André Rossinot: « Nous sommes un territoire entre Rhin et Moselle qui s’ouvrira un jour vers la Seine, la Saône, le Rhône. La chance du sillon lorrain est d’être sur un corridor européen. Nous allons réaliser un document de synthèse des échanges de ce jour avec lequel nous allons partir à la rencontre des parlementaires, de l’UE, des partenaires économiques, des citoyens et les convaincre de la pertinence de nos projets et revendications ».

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