Finalement une bonne nouvelle pour les Napolitains: la qualité de l’air dans le port de la cité vésuvienne n’est pas pire qu’à Marseille, Venise ou Barcelone. Elle serait même parfois meilleure. C’est du moins l’avis des experts de la société italienne Orion qui s’est associée à l’université napolitaine pour mesurer ponctuellement le taux d’oxyde d’azote depuis le début de l’année pour évaluer l’impact du port sur la qualité de l’air. Résultat, à Naples, l’année 2016 marque un pas en avant dans la lutte contre la pollution, les résultats des examens démontrant que les politiques mises en place fonctionnent puisque la qualité de l’air s’est nettement améliorée. Le taux de particules fines, en particulier, aurait chuté. Le seul point noir de cette recherche concerne les analyses effectuées en juin. « Le niveau de concentration a augmenté en raison du volume plus important du trafic de navires de lignes, de croisières et de cargos », déplorent les experts d’Orion.
Renforcer les mesures antipollution
Selon l’amiral Antonio Basile, le commissaire extraordinaire de l’autorité portuaire nommé en 2014, les contrôles devraient devenir quasi permanents, leurs objectifs étant de permettre au port d’adopter ou de renforcer des mesures antipollution. Comme le port de Civitavecchia dans le Latium, le site de Naples a déjà introduit une palette de dispositifs importants comme, par exemple, le branchement électrique des navires à quai, une mesure qui permet d’éteindre les moteurs pendant les escales. L’idée est de renforcer ces installations de courant à quai, mais cette solution passe par une demande de contributions aux compagnies maritimes ou le déblocage de fonds régionaux. Autre mesure importante, depuis le début de l’année, le pourcentage de soufre contenu dans le carburant des navires doit être réduit avant leur entrée dans le port. « Les navires doivent changer leur combustible, nous devons réussir à maîtriser les rejets et diminuer l’impact sur la qualité de l’air », affirme l’amiral Basile.
Toujours dans le cadre des grands projets, un plan environnemental est également à l’étude par l’autorité portuaire et concerne l’installation de trois équipements photovoltaïques d’une puissance de 3 MW. Le coût de cette opération est de 10 M€ et les appels d’offres devraient être lancés d’ici à la fin de l’année.
À tout cela s’ajoutent les mesures adoptées ou en voie d’adoption sur la réduction de la circulation. À l’instar d’autres ports italiens qui ont inscrit la mise en place de moyens de transports électriques sur leurs tablettes, Naples réfléchit aussi à la possibilité de réduire ultérieurement la circulation en transférant le trafic « lourd » sur le rail. « Nous sommes prêts à renforcer le réseau », affirme l’amiral Basile. Soit, mais cette hypothèse pose problème, les fonds faisant cruellement défaut à l’autorité portuaire. Celle-ci propose aussi de construire un parking juste à l’extérieur du port afin de créer un réseau de « circulation vertueux ».