La chose est paradoxale. Alors que l’économie italienne – frappée de plein fouet par la crise qui persiste depuis quatre ans – manque d’oxygène et que les ménages crient famine, les moteurs du secteur de la croisière tournent à plein régime. Selon un rapport publié fin septembre par l’observatoire économique Risposte Turismo, l’impact de ce secteur a représenté en 2015 l’équivalent de 4,5 Md€. Chaque année, affirment les analystes de Risposte Turismo chiffres en main, le secteur de la croisière enregistre une hausse de son chiffre d’affaires qui tourne en moyenne autour de 3 % par an. « Avec ses 8 000 km de côtes, la Péninsule est le pays qui bénéficie le plus de l’industrie croisiériste », estime Pierfrancesco Vago, président de Clia Europe. L’an dernier, les ports italiens ont enregistré un volume de trafic de onze millions de passagers, dont 800 000 de nationalité italienne. Autre chiffre important: deux millions de passagers se sont embarqués dans les ports italiens, presque sept autres millions ont transité par l’Italie et la moitié d’entre eux sont revenus à l’occasion d’un autre voyage. « En termes économiques, le poids de l’industrie croisiériste en Italie se traduit d’abord par quelque 103 000 emplois. À titre d’exemple, les 48 navires actuellement en construction dans des chantiers italiens permettent de relancer l’emploi jusqu’en 2019 dans des régions à risque pour le marché de l’emploi » analyse Pierfrancesco Vago.
Pour améliorer ces résultats, les ports croisiéristes – qui ont déjà investi 7 Md€ pour lifter les infrastructures durant les trois dernières années – devront remettre la main au pot. Ce qui semble déjà prévu, une nouvelle enveloppe, toujours de 7 Md€, ayant été débloquée pour une deuxième remise en ordre des infrastructures d’ici à 2020.
Profitant de leur contexte économique favorable, les associations de croisiéristes revendiquent maintenant un fauteuil au sein des autorités portuaires à titre de représentantes d’un secteur essentiel pour l’économie portuaire.