Grâce à Fance 3, on sait déjà qu’il y avait une difficulté de communication avec le médecin du bord, italien, et une représentante du Samu 83. La pratique de l’anglais de catastrophe était perfectible. Mais le plus « amusant » serait ailleurs, dans la composition du plastron: 120 jeunes dont 60 « wesh wesh » issus des quartiers Nord de Marseille, en réinsertion.
De source directement impliquée, ces jeunes ont très vite compris l’usage ludique qu’ils pouvaient faire des fauteuils roulants mis à disposition pour évacuer les blessés. Les démarrages sur roues arrières ont fini par agacer. Le scénario de l’exercice ne prévoyant pas le déploiement de forces spéciales, ce sont les marins du bord qui auraient mis fin à la récréation. Une nouvelle raison pour ne pas diffuser le retour d’expérience.
Envisager le pire
Une autre source, certes indirecte, est beaucoup plus nuancée: les jeunes auraient « mal compris » l’interdiction de fumer durant l’exercice. Ils voulaient donc sortir sur le pont pour fumer. Cette divergence d’appréciation fournit une raison supplémentaire pour diffuser le retour sur expérience.
Infiniment plus sérieuse, la procédure de gestion d’une « tuerie de masse » en mer est en cours de rédaction au ministère de l’Intérieur. L’un des facteurs déterminants est l’éloignement de la côte. La logistique de l’oxygène médical préoccupe également les esprits.
Il n’est cependant pas acquis que l’on envisage le pire: à savoir un paquebot immatriculé dans un registre de libre immatriculation, donc sans service diplomatique développé, ayant à son bord des centaines de passagers de nationalités diverses et variées, pris en otages en zone internationale méditerranéenne. Quel(s) État(s) envoie(nt) ses (leurs) forces spécialisées, avec quels moyens de projection et puis d’assistance médicale? Quel serait le délai nécessaire à la prise de décision après concertation avec les différents États impliqués?