La situation est paradoxale. Souvent cité comme le mauvais élève qui accumule les difficultés — scandales de gestion, plus de président mais un commissaire extraordinaire depuis quasiment trois ans, une baisse verticale du volume de trafic de conteneurs et des problèmes avec les syndicats pour les renouvellements de contrat –, le port de Naples dément toutes ces affirmations en affichant de bons résultats. Durant les trois dernières années, le volume de trafic global n’a cessé d’augmenter. La dernière hausse concerne le premier semestre 2016, l’autorité portuaire estimant son volume de trafic à 11 Mt, soit + 9,8 % par rapport aux six premiers mois de 2015. Au chapitre des conteneurs, par exemple, la hausse est estimée pour le moment à 2,7 %. L’an dernier, l’autorité portuaire affichait une augmentation de 3,4 %, toujours pour les conteneurs, contre une baisse de 9,2 % l’année précédente.
Nettoyage en profondeur
Avec le manque de gouvernance et l’absence de travaux indispensables, les équipements portuaires étant devenus obsolètes, les manutentionnaires napolitains étaient pessimistes au printemps 2015. « Cela ne peut plus durer. Nous perdons de l’argent et nous sommes professionnellement de moins en moins crédibles sur le marché portuaire », avait confié au JMM Pasquale Legora de Feo, directeur général de Co.Na.Te.Co, le premier manutentionnaire napolitain. Depuis deux ans, affirmait-il, le volume de trafic de conteneurs est régulièrement revu à la baisse. Un scénario inquiétant s’expliquant par l’absence d’opérations de remise en ordre importantes comme le dragage des fonds portuaires. Une opération ponctuellement repoussée bien qu’indispensable pour élargir les quais et faciliter le passage des navires de nouvelle génération. Ce nettoyage en profondeur permettrait aussi de poser la première pierre du nouveau terminal déjà baptisé Terminal du Levant. Le départ des Chinois de Cosco, qui a revendu ses parts dans Co.Na.Te.Co au groupe MSC en juillet, avait aussi suscité des incertitudes. Mais le scénario devrait changer, selon les propos du commissaire extraordinaire Antonio Basile qui vient d’annoncer le lancement des offres d’appel pour le dragage des fonds et la reprise en main des activités.