Un rapport présenté le 3 août par le Centre du patrimoine mondial de l’Unesco et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) explore les différentes manières permettant d’appliquer un jour la Convention pour la protection du patrimoine mondial à des zones situées en haute mer. À ce jour, seul un État peut demander la reconnaissance d’un site national. Intitulé Patrimoine mondial en haute mer: une idée qui fait son chemin, le rapport présente cinq sites dont l’écosystème est d’une valeur universelle exceptionnelle, notion au cœur de la Convention pour la protection du patrimoine mondial. Ces sites sont: le dôme thermal du Costa Rica (Pacifique), une oasis océanique unique au monde qui sert de lieu de ponte et d’habitat à de nombreuses espèces menacées; le café des requins blancs (Pacifique), seul lieu connu de rassemblement des requins blancs dans le Pacifique Nord; la mer des Sargasses (Atlantique), qui abrite un écosystème unique organisé autour d’une concentration d’algues flottantes; le champ hydrothermal de la Cité perdue (Atlantique), un lieu situé à 800 m de profondeur et surplombé de monolithes de carbonate pouvant atteindre 60 m de haut; et l’Atlantis Bank, une île fossile immergée située dans les eaux subtropicales de l’océan Indien. Bien qu’éloignées des côtes, ces zones ne sont pas à l’abri des menaces, qu’il s’agisse du changement climatique, de l’exploitation minière des grands fonds, de la navigation ou encore des pollutions plastiques. Pour qu’elles puissent bénéficier de la reconnaissance et de la protection de la Convention de 1972 sur le patrimoine mondial, des modifications quant au processus d’inscription sont nécessaires. Car jusqu’à présent, seuls les États peuvent proposer des sites pour inscription. Or, ces zones situées en haute mer ne relèvent d’aucune juridiction nationale.
Politique & réglementation
Possible restriction de navigation en haute mer
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