Le p.-d.g. d’Eurotunnel, Jacques Gounon, a présenté les résultats du groupe pour le premier semestre, le 20 juillet, à Paris. À 582 M€, le chiffre d’affaires d’Eurotunnel a progressé de 2 % par rapport au premier semestre 2015. L’Ebitda a atteint 249 M€, soit une hausse de 4 % « en dépit d’un contexte géopolitique incertain ». À 333 M€, les charges d’exploitation du groupe sont quasi stables pour le premier semestre (+1 %). « Au-delà de la volatilité générée sur les marchés financiers par le vote du Royaume-Uni en faveur d’une sortie de l’Union européenne, l’entreprise reste confiante dans la performance de son modèle économique et de ses perspectives », a assuré Jacques Gounon. Concernant MyFerryLink, le p.-d.g. a rappelé qu’au premier semestre, la location des trois navires a repris suite à un accord conclu avec DFDS en février pour le Berlioz et le Rodin, et un avec Vansea Shipping Company en mai pour le Nord-Pas-de-Calais. Ces deux accords comprennent une option de vente des navires exerçable par le groupe Eurotunnel pour procéder ultérieurement à leur cession.
Reprise de location
Jacques Gounon a indiqué que « le groupe Eurotunnel a prévu d’exercer cette option de vente en juin 2017, à la fin de la période d’inaliénabilité de cinq ans imposée lors de l’achat des trois navires en 2012 ». Cette reprise de la location des trois navires permet au groupe Eurotunnel de comptabiliser un produit net d’impôt de 24 M€ au premier semestre 2016 au compte de résultat. Ce montant correspond à un produit net de 40 M€, après prise en compte de 13 M€ de frais de remise en état d’exploitation des trois navires, duquel a été retranchée une charge d’impôt différé de 16 M€.
Le Brexit n’inquiète pas Jacques Gounon, p.-d.g. d’Eurotunnel
« Nous ne sommes pas reliés à l’activité économique de la Grande-Bretagne mais à celle du Grand Londres et du Kent, a déclaré Jacques Gounon, p.-d.g. d’Eurotunnel, lors de la présentation des résultats du groupe pour le premier semestre, le 20 juillet. Le Brexit n’a pas d’impact sur le transport de passagers ni sur le transport de marchandises. Eurotunnel constitue un lien vital entre la Grande-Bretagne et le continent qui n’est pas remis en cause par le Brexit. » À court terme, le groupe Eurotunnel ne prévoit donc pas de conséquences négatives significatives sur ses activités suite à la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne. Jacques Gounon a rappelé que ce pays n’appartient ni à l’espace Schengen ni à la zone euro. La gestion de la région frontalière dépend du traité de Canterbury et du protocole de Sangatte, le cadre juridique est ainsi stable et indépendant des accords de l’Union. Elle ne relève pas des accords du Touquet qui ne concernent que le transport et les ports maritimes. Le groupe estime que « son modèle économique repose sur un service fluide, compétitif et fiable qui le rend incontournable pour les échanges entre le Royaume-Uni et le continent et lui permettra de traverser d’éventuelles perturbations ».
La fin de MyFerryLink
Au sein d’Eurotunnel, de 2012 à 2015, MyFerryLink, segment maritime du groupe, a eu pour activité la location de trois ferries à la Scop SeaFrance, société d’exploitation externe, et la commercialisation des billets de traversée transmanche de véhicules de tourisme et de fret. L’arrêt de la location et donc de l’exploitation des trois navires, le Berlioz, le Rodin et le Nord-Pas-de-Calais, a été décidé par Eurotunnel au deuxième semestre 2015 après l’interdiction définitive des activités maritimes de MyFerryLink entre Calais et Douvres prononcée par la justice britannique. Au 31 décembre 2015, sur les plans comptables et financiers, « ces trois navires ont été traités comme des actifs destinés à la vente et présentés séparément sur une ligne spécifique du bilan », explique le dossier de presse présentant les résultats du groupe Eurotunnel pour le premier semestre, diffusé le 20 juillet.