Le dernier round de discussions, entamé en janvier, a été interrompu à plusieurs reprises en raison de crispations sur les questions de fond. Le recours a des embauches de main-d’œuvre externe durant des périodes de grève a même entraîné la paralysie totale de l’activité du port de Lisbonne. Le patronat a alors menacé les dockers d’un licenciement collectif.
Parallèlement à la mise en place d’un service minimum sur les quais, le gouvernement portugais est intervenu pour obliger les parties à s’entendre et à mettre fin à une situation catastrophique pour l’activité portuaire. L’accord a abouti le 27 mai, mais il a fallu attendre un mois supplémentaire pour qu’il soit paraphé, faisant craindre un énième rebondissement. Les dockers ont finalement obtenu satisfaction sur l’un des points essentiels pour eux: la fin du recours à de la main-d’œuvre temporaire et souvent non qualifiée. Les opérateurs qui avaient recours à l’entreprise de travail temporaire Porlis et ne pourront donc plus le faire. Cette agence s’est par ailleurs engagée à intégrer les 15 travailleurs qu’elle emploie actuellement dans une période de deux ans.
Un accord donnant-donnant
Les grèves du zèle aux heures supplémentaires observées depuis quatre ans et la fin de la convention collective précédente avaient également pour but de permettre l’intégration par l’entreprise officielle des dockers de prés de 70 travailleurs intérimaires et précaires. Le syndicat a accepté que soient créés deux nouveaux échelons, inférieurs dans la hiérarchie, et que soit appliquée une progression « mixte » reposant sur l’ancienneté et le mérite. Le SETC et les patrons se sont dits satisfaits de l’accord. De son côté, le gouvernement a fait part de son soulagement face à la résolution d’un conflit très dur qui était en train de mener le port de Lisbonne à sa perte.
Si la grève, qui a duré un mois, a entraîné une perte sèche de l’ordre de 300 000 €/jour pour les opérateurs, l’impact des différents mouvements de protestation depuis 2013 n’a pas encore été évalué. La ministre de la Mer, Ana Paula Vitorino, particulièrement impliquée dans les négociations, n’a pas caché son soulagement, estimant que « les conditions étaient remplies pour la reprise de l’activité et le maintien de l’emploi, et la durabilité du port garantie ». Les responsables se sont engagés à promouvoir le port afin de revenir à une situation de pleine activité.