En ce mois d’avril, la conteneurisation fête ses soixante ans. C’est un vent glacial qui a dû souffler les flammes de ces bougies. La conteneurisation souffre et peine à remonter une pente qu’elle a dégringolée depuis 2008. Et pourtant, elle affiche une courbe de croissance rapide. Les premiers conteneurs, en 1956, sont transportés sur des navires polyvalents. Puis interviennent les navires cellularisés dont la taille ne cesse de grandir. Aujourd’hui, des unités de 24 000 EVP seraient à l’étude dans certains chantiers de Corée du Sud. Le rêve est devenu réalité. Mais la réalité a aussi son lot de désagréments. Depuis la crise de 2008, les taux de fret plongent dans des abysses jamais atteints. Dans un conteneur entre Shanghaï et Rotterdam, un kilo transporté vaut 1 €. Les armateurs transportent sous les coûts opérationnels. Cela pourra-t-il durer encore longtemps? Le dirigeant de Mærsk Line s’inquiète de la bulle que les banques centrales créent avec des prêts à taux négatifs. Pour sortir de la crise, les armements ont tout tenté: réduire la vitesse des navires, mettre à l’ancre des unités, rien n’y fait. La crise s’accroche comme une algue à une coque. Pour les armateurs, la solution viendra avec la croissance de la consommation. Il faut savoir faire son autocritique, et la situation difficile de la conteneurisation n’est due qu’à une course à l’échalote des armateurs pour être le plus grands. Il n’est pas certain que l’autorégulation qu’un marché libéral peut attendre se fasse par le bas. Parfois, c’est du haut qu’elle peut venir.
Éditorial
Amer anniversaire
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