Le fret conventionnel a décroché de 15 % en 2015, principalement en raison du ralentissement des exportations de produits sidérurgiques d’ArcelorMittal. Au total, 2,3 Mt sont passées par Marseille et Fos l’an passé. Loin d’être une coïncidence, cette même année, l’Union maritime et fluviale, et son outil de promotion Via Marseille Fos (VMF) se sont emparés de ce sujet.
« Nous avons décidé de reconquérir les trafics de colis lourds en renforçant notre présence sur les salons dédiés à cette filière. Désormais, le port diffuse à tous les professionnels les navires en semi-tramping, ce qui permet de compléter le chargement avec des lots », indique Hervé Balladur, président de VMF. Il est à l’initiative d’une commission de travail sur cette problématique, dont il a confié l’animation au président de Sosersid/Somarsid à Fos, Jean-Claude Sarremejanne: « Nous faisons un diagnostic et proposons des clés pour promouvoir cette activité. Je voulais fédérer tous les professionnels qui gravitent autour du conventionnel ». Courtiers, agents, manutentionnaires, etc. Au total, une trentaine de spécialistes du project cargo se réunissent tous les trois mois. « Lors de notre déplacement en Algérie et à la SITL, nous avons organisé des ateliers dédiés à ce sujet. Nous sommes en train de créer des outils de promotion pour présenter une vision d’ensemble de notre savoir-faire », précise ce manutentionnaire d’ArcelorMittal et des colis Iter. L’an dernier, Sosersid/Somarsid a fait les frais de la baisse des expéditions du sidérurgiste. Le rythme annuel de 70 navires est tombé à 62 escales en 2015. Quant au projet Iter, il tarde à monter en puissance, même si de temps à autre, les quais de Fos voient passer des poutres de 150 t!
À Mourepiane également, ces dernières semaines ont été consacrées à l’industrie lourde, avec le chargement de matériel à destination des compagnies pétrolières. En effet, les ateliers arlésiens de chaudronnerie Constructions Métalliques et Préfabrication (CMP), après avoir testé le port de Marseille-Fos en 2014 pour la réparation d’un réservoir de 80 t du Centre spatial guyanais (CSG), reparti en juillet 2015, passent par les bassins Est en 2016. « Il s’agit de colis de 40 t, destinés à des groupes pétroliers en Afrique du Sud. À la sortie des ateliers, les pièces sont acheminées sur mafis depuis Arles vers Marseille. Charger ces pièces sur les navires de Messina permet l’économie d’un affrètement de navire qui autrefois passait par Arles », explique Cédric Demares, nouveau directeur du Med Europe Terminal. Il annonce un nouvel embarquement fin avril. Avec l’ouverture de trois nouvelles lignes en 2016 vers le Moyen-Orient (NMT Eukor, Messina et CMA CGM) qui acceptent du fret non conteneurisé, le Med Europe Terminal espère compenser le ralentissement rencontré sur l’Algérie.