« Nous nous positionnons sur l’assemblage industriel, et notamment l’éolien flottant. Nous avons déposé notre dossier au Pôle Mer Méditerranée. Actuellement, nous avons des trafics qui démontrent notre savoir-faire, avec une infrastructure capable de supporter des charges de 30 t/m2 », avance Jérôme Giraud, directeur exécutif des ports de la rade de Toulon. Il souhaite ainsi convaincre la filière éolienne d’assembler dans le Var trois éoliennes, qui composeront en 2018 une ferme pilote au large de Fos.
Preuve de l’expertise avancée par Toulon, la nouvelle grue hors norme arrivée en pièces détachées par la mer en cours d’assemblage au quai CNIM. « Les éléments de cette grue sont arrivés par la mer depuis Bilbao et Istanbul, en décembre 2015 et février 2016 », détaille Mario Ibares, dirigeant de la société de manutention CGMV. Une grue de 106 m de haut, spécialement destinée à intervenir sur le porte-avions Charles de Gaulle, dont l’arrêt technique majeur est programmé début 2017. Jérôme Giraud insiste sur la porosité et la complémentarité croissante entre le civil et l’arsenal. La base navale de Toulon, qui effectue des travaux de consolidation des quais et dans ses bassins en prévision de l’accueil des sous-marins nucléaires Barracuda, a fait transiter 538 t de pieux par les installations de Brégaillon l’an passé.
Iter génère également des trafics à Toulon, les Constructions industrielles de la Méditerranée (CNIM) et le groupe italien SIMIC assurant la fabrication et l’expédition de plaques radiales (13,8 m de long par 8,7 m et 19,3 t/pièce) destinées au réacteur thermonucléaire expérimental. Ce contrat de 160 M€ doit s’achever en 2017. Les pièces sont acheminées entre La Seyne et La Spezia et manutentionnées par la CGMV. « Depuis le début du contrat en 2014, nous en avons chargé 20 », précise Mario Ibares.
En 2015, quelque 2 700 t de tuyaux ont été importées depuis le port turc de Mersin. La cargaison, destinée au canal de Provence et répartie sur quatre navires, a été déchargée à Brégaillon. Un trafic en fort recul comparé à 2014, où près de 5 000 t de tubes en acier avaient été réceptionnées.