Pour le nouveau directeur du port de Lorient, Laurent Chéreau, difficile de dévoiler ses batteries quant aux trafics qu’il souhaiterait capter et développer. Et pas question d’annoncer des volumes. Un mélange classique, entre prudence sur les ambitions affichées et volonté de tenir discrètes des stratégies con currentielles. « Je n’ai pas de boule de cristal, mais je sais qu’il nous faut nous diversifier pour sortir du lot. » Parmi les trafics identifiés, que « le port de commerce de Lorient et la place portuaire ambitionnent de voir se développer dans les prochains mois, si la conjoncture le permet », il cite pour l’export les céréales (orge, blé, maïs) et le kaolin. « On espère pouvoir exporter des céréales vers le Maghreb, l’Afrique, voire les pays de l’Est, mais c’est tellement fluctuant selon la qualité. Et ce sont les traders qui décident. Nous, on ne peut que fédérer les parties prenantes et tenter de favoriser le passage par notre port. C’est un travail de niche. Certes, la Bretagne n’est pas encore exportatrice, mais le modèle agricole va changer. » À l’import, il a listé les tourteaux de tournesol, la mélasse, les pneus broyés à destination de l’Afrique du Nord, le ciment et les engrais non azotés. Lorient a déjà traité des colis lourds par le passé, notamment des voiliers de course revenant des Antilles, en cale ou en pontée de navires de commerce, mais le port souhaite se positionner sur un marché plus large de colis lourds, « dans la mesure où nous pourrions concurrencer la route ».
L’éolien et ses composants volumineux? « Ce sont des marchés ponctuels et tous les ports sont en concurrence sur ces trafics. »