À moins d’un énième coup de théâtre, la réforme portuaire entrera en vigueur courant juin. Selon une source proche du ministère des Transports et des Infrastructures, le document sera envoyé très prochainement aux commissions des deux chambres, Parlement et Sénat. « Le texte de réforme sera envoyé dans les prochains jours aux deux commissions parlementaires. Tout devrait se passer très rapidement en ce qui concerne la suite, c’est-à-dire l’adoption de la réforme », explique cette source. Ces deux instances devront communiquer leurs conclusions mais sans pouvoir modifier le texte directement, dans un délai de deux mois. Après quoi, le Conseil des ministres devra entériner le texte qui réformera ou plutôt transformera radicalement le panorama portuaire italien.
Un texte retouché à plusieurs reprises
Au niveau du texte qui a été retouché à plusieurs reprises depuis que l’ex-ministre des Transports et des Infrastructures Maurizio Lupi a pris le dossier en main il y a deux – avant de le passer à son successeur Graziano Delrio –, quelques points ont été ultérieurement modifiés. Plusieurs autorités portuaires et aussi Assoporti (l’association des ports italiens) avaient fait état à plusieurs reprises de leur perplexité, voire de leur contrariété sur des aspects importants comme le regroupement et l’autorité financière. « Des amendements ont été présentés par les régions, notamment sur la question du regroupement de certaines autorités portuaires dans le cadre de l’allégement du système », analyse la source. L’allégement, cela veut dire la diminution du nombre d’autorités portuaires pour des raisons d’optimisation en termes de coûts et d’organisation. Et puis, selon le ministère des Transports et des Infrastructures, cette réduction devrait permettre de relancer la compétitivité des ports italiens en concentrant les activités, les compétences et les ressources. « Au final, une période de trois ans a été accordée aux régions impliquées dans le regroupement pour leur permettre de gérer au mieux la transition », ajoute cette source. Ce scénario concerne par exemple le port de Salerne en Campanie qui devait être incorporé dans un seul district avec Naples. Toujours selon cette source, les quinze ports actuellement dirigés par des commissaires extraordinaires devraient enfin reprendre le chemin de la normalité avec la nomination d’un président de l’autorité portuaire après l’introduction de la réforme. Ce qui veut dire avant l’été.
« Après, on verra »
Au chapitre de l’autonomie financière, en revanche, la messe est loin d’être dite. « L’argument est compliqué en raison notamment du fait que l’administration publique est impliquée. Cela veut dire que tout ne dépend pas seulement du ministère des Transports et des Infrastructures en ce qui concerne les décisions. L’important est que la réforme soit adoptée. Après, on verra », confie cette même source. La réforme permettra la mise en place de « tables rondes, de partenariats des ressources de la mer ». Cela veut tout et rien dire. Mais selon le ministère, cela implique probablement la possibilité d’accentuer les partenariats mixtes au niveau des investissements.
Autre point important: la simplification de la bureaucratie avec l’entrée en vigueur d’un département de douane unique et la mise en place de contrôles placés sous la surveillance de l’Agence des douanes. Et aussi l’intégration du système portuaire et de la logistique. Au niveau des travaux, la réforme prévoit une simplification des opérations de remise en ordre, notamment au niveau des dragages, de l’amélioration des liaisons ferroviaires et du déblocage des aides inscrites dans la loi de stabilité pour le transport sur le fer et par voie maritime.