Pendant les vingt premières COP, l’océan a été ignoré. Il aura fallu attendre la réunion de Paris pour que le sujet soit abordé en tant que tel. « Pour la première fois, l’océan a été mobilisé pendant la COP de Paris », a commencé par déclarer Ségolène Royal, ministre de de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, chargée des Relations internationales sur le climat, dans son discours d’introduction à la seconde Conférence nationale sur l’océan. Cette seconde Conférence nationale a eu pour objectif de tirer un enseignement des mesures mises en place à l’occasion de la première Conférence nationale qui s’est déroulée le 31 août. Onze axes ont été approuvés à la fin de l’été dernier. Le premier vise au soutien des filières de la croissance bleue. Une action qui s’est concrétisée par la mobilisation de tous les acteurs de la filière des énergies marines renouvelables avec un programme d’investissement sur la recherche et le développement. La seconde action a visé à concilier les différentes activités et les usages de la mer. Elle s’est concrétisée par la transposition de la directive sur la planification de l’espace maritime. Le troisième volet de cette première Conférence nationale a été de développer la recherche et l’innovation pour la transition écologique. Dans ce cadre, la ministre a annoncé des mesures pour la réduction des pollutions en mer et des émissions de gaz. Elle a annoncé la mise en œuvre du schéma national d’orientation pour le déploiement du GNL comme carburant. Elle a aussi annoncé le soutien du ministère au projet pilote de création d’une station d’avitaillement au GNL au Grand port maritime de Dunkerque. Cet axe prévoit aussi de mobiliser l’ensemble des acteurs du transport maritime pour généraliser à l’international un système obligatoire de surveillance, de déclaration et de vérification des émissions de CO2 par le transport maritime.
« Imaginer le littoral de demain »
Le quatrième volet de la conférence d’août a renforcé la protection de la mer et du littoral. Pour le transport maritime, il s’agit surtout de réduire les collisions entre navires et mammifères marins dans certaines zones. La cinquième mesure vise à lutter contre la pollution par les pertes de conteneurs et la lutte contre les déchets marins. La ministre a rappelé les mesures sur le poids des conteneurs, actuellement en discussion, qui doivent participer à réduire les pertes au cours des prochaines années. La sixième voie choisie vise à favoriser le lancement d’appels à projets pour « imaginer le littoral de demain ». La septième série de mesures vise à accélérer l’atteinte aux objectifs de la couverture des aires marines. Le huitième volet concerne l’emploi dans les métiers de la mer avec des actions pour éviter le dumping social dans le maritime et la mobilisation des établissements secondaires et supérieurs maritimes. Les mesures 9 et 10 sont rassemblées pour sensibiliser la COP 21 aux problèmes des océans et renforcer la connaissance de l’impact du changement climatique. La dernière mesure prévoit de moderniser la gouvernance en réinstallant le Conseil national de la mer et des littoraux.
2017 sera l’année du shipping
Lors de la seconde Conférence nationale sur l’océan, deux axes de mesures ont été prévus par Ségolène Royal. Le premier axe vise à disposer d’une gestion intégrée de l’interface terre/mer. Pour les ports, parmi les mesures proposées, il s’agit principalement de disposer de méthodes moins impactantes pour le dragage, de planifier les activités d’extraction de granulats marins et d’inciter les ports à améliorer les services de collecte et de gestion des déchets. Le second axe de mesures vise la biodiversité marine. Des mesures qui concernent principalement la pêche, le nautisme et toutes les activités de loisirs en mer.
Éric Banel, délégué général d’Armateurs de France, a aussi rappelé que 2017 sera l’année du shipping. « Il faut bâtir un plaidoyer pour ce mode. Il faut réfléchir à valoriser le transport maritime propre et notamment au sein de l’Union européenne. » Ensuite, tant Frédéric Moncany de Saint Aignan, président du Cluster maritime de France, que Stéphane Raison, président du directoire du Grand port maritime de Dunkerque, ont rappelé le rôle des ports en citant, par exemple l’importance du transfert modal à Dunkerque (52 %) ou encore des initiatives comme le courant de quai à Marseille pour les navires de La Méridionale.