Personne n’a été oublié, sauf peut-être la construction navale. Les armateurs européens sont satisfaits, le BP2S aussi. Les professionnels du tourisme côtier et maritime peuvent l’être ainsi que les navigants européens. Tout va bien. La déclaration commence bien en rappelant que l’Europe est fortement dépendante du transport maritime tant pour ses échanges internationaux qu’internes. Donc les transports maritimes et les services associés sont des importants contributeurs à l’économie européenne et à la qualité de vie des citoyens européens. Elle rappelle que l’économie bleue représente 5,4 millions d’emplois et une valeur ajoutée brute de près 500 Md€. Les ministres reconnaissent également le « potentiel de croissance économique et en matière d’emploi du tourisme maritime et côtier ». Ils affirment que le transport maritime est un élément clé de la sécurité de la chaîne d’approvisionnement européenne, « en particulier en ce qui concerne les importations d’énergie et de matières premières ».
Presque trois pages sont ainsi dédiées aux considérants sur la nécessité d’avoir des navigants bien formés et bénéficiant de bonnes conditions de vie à bord, de maintenir un cadre réglementaire stable et favorable à l’innovation pour la bonne compétitivité des flottes des États membres, de voir le transport maritime de courte distance jouer un rôle plus important en Europe, de promouvoir la compétitivité des ports maritimes ainsi que de bonnes dessertes de leur hinterland, etc.
21 propositions
En foi de quoi, les ministres des Transports invitent la Commission européenne et leurs États à se mobiliser sur 21 propositions. Entre autres choses, ils doivent tous faire des efforts pour ouvrir le plus largement possible les marchés internationaux aux services de transport maritimes européens sur une base réciproque, notamment à l’occasion des négociations actuelles sur la libéralisation des services. Les ministres des Transports soulignent le besoin d’augmenter les aides d’État en faveur du transport maritime pour être à armes égales avec les flottes des États tiers et ainsi éviter les conséquences néfastes des immatriculations sous registre étranger.
Plus innovant, les ministres invitent la Commission à analyser régulièrement l’efficacité de la législation applicable au « shipping » afin d’éviter de multiplier les textes inutiles. Ils réaffirment que l’OMI, le BIT et l’OMC sont les cadres pertinents pour faire évoluer le transport maritime. En d’autres termes, ils souhaitent calmer toute velléité de la Commission visant à régionaliser le droit international.
Le 5 juin, le prochain conseil Transports doit formellement adopter la déclaration d’Athènes. Celle-ci devra alors être prise en considération par la Commission européenne dans l’élaboration du programme 2015-2018 relatif aux dossiers maritimes. La présidence grecque aura ainsi pu sauver du néant son bilan en matière maritime.