Le 6 janvier, s'est tenu au TGI de Brest le procès pour pollution du Matterhorn, cargo frigorifique de 115 m de long, battant pavillon libérien et armé par la compagnie grecque Eastwind Hellas. Se basant sur l'avis de l'expert pour qui « il s'agit d'un sillage classique de rejets de résidus de pétrole », le procureur de la République a requis un million d'euros d'amende, montant sanctionnant « une pollution volontaire et non un rejet accidentel ou une panne technique ». Écartant cette version, l'avocat du commandant russe - absent à l'audience - a fait valoir que ce dernier avait reçu des consignes de son armateur. Il a également plaidé pour une requalification de la pollution en « négligence et imprudence » et demandé que le montant de l'amende soit ramené à 800 000 ¤ à la seule charge de l'armateur, absent également et non représenté. Le jugement a été mis en délibéré au 2 mars.
Le Matterhorn avait été repéré par un avion des Douanes et suspecté de pollution le 25 mai 2009. Dérouté sur Brest dès le 26, il encombre toujours les quais. Refusant de payer la caution de 300 000 ¤, l'armateur avait déclaré sa compagnie en faillite. Totalisant 200 000 $ d'arriérés de salaires, les 15 marins russes et ukrainiens avaient fait saisir le navire par le tribunal de commerce de Brest avant d'être rapatriés en septembre dans leurs pays respectifs. Faudra-t-il que l'éventuel acheteur de ce cargo en bon état paie également l'amende ?