Placé en bordure de la Moselle à grand gabarit, le port de Nancy-Frouard (1,945 Mt en 2007, tous modes confondus) dispose d’une vaste zone de chalandise en plein cœur de la Lorraine. Autre atout de taille: ses trafics fluviaux à l’import sont compensés en totalité par un trafic à l’export de céréales, soit 751 334 t en 2007. Nancy-Frouard bénéficie également d’un portique à colis lourds de 320 t qui lui permet de prendre en charge des trafics de tuyaux en fonte, d’éoliennes, de conduites de gazoduc. L’année dernière, le trafic de colis lourds a doublé pour atteindre 12 418 t. Par ailleurs, le port va se doter cet été d’une grue portuaire capable de traiter 400 t à l’heure.
Jean-Marc Thomas dirige Nancyport, la filiale de Rhenus Logistics et de la CFNR qui assure l’exploitation du port pour le compte de la CCI de Meurthe-et-Moselle et de l’Union des coopératives agricoles. Selon lui: « Jusqu’à présent, nous devions composer avec deux handicaps: entre Nancy et Metz, les bateaux voyagent difficilement à vide en raison du passage libre sous les ponts. De plus, sur cette même section, l’enfoncement passe de 3 à 2,8 m soit une perte de chargement de 200 t par bateau ».
Mais une nouvelle difficulté va se faire ressentir dans les trois années à venir: de plus en plus d’automoteurs de 135 m vont circuler sur la Moselle et concurrencent les traditionnels 110 m. « Actuellement, 15 % des bateaux qui font escale à Dillingen (Sarre) et 10 % à Thionville (Moselle), affichent ces dimensions. Cette proportion pourrait rapidement atteindre 35 % », estime le directeur de Nancyport. Or, malgré un agrandissement en 1997, l’écluse d’accès au port est trop petite: 120 × 12 m. Selon lui, l’impact sur les trafics pourrait être d’autant plus important que « contrairement au discours ambiant, il y a un problème de compétitivité de la voie d’eau. Cela vient des coûts de construction en augmentation, du renchérissement du prix du gazole et du manque de main d’œuvre ». En 2007, le port a perdu un trafic fluvial de charbon, entraînant une baisse de 38,2 % de son trafic de combustibles.