Il se présente comme le premier port en aval sur le Rhône, parfois comme le premier port fluvio-maritime de l’axe Saône-Rhône. Son potentiel géographique se double d’opportunités physiques. Avec, à proximité des installations portuaires, 50 ha de terrains encore disponibles pouvant être raccordés au réseau ferré, tout milite pour que ce port se double d’une plate-forme multimodale. Le port s’étend au nord de la ville sur 11 ha et comprend 4 000 m2 d’entrepôts clôturés et gardés. Son centre d’affaires de 700 m2 accueille tous les professionnels de la chaîne logistique. Ses installations et ses équipes de manutention se révèlent très attractives pour des activités de « short sea » et de grand cabotage en Méditerranée, en Europe et en Afrique (bois et produits chimiques). Le port peut enfin accueillir des navires convoyant jusqu’à 3 000 t et assure une trentaine de liaisons: pays de l’Est, Maghreb, Europe du Nord et du Sud, Proche-Orient. Sa conception, avec les voies ferrées à bord de quai, permet la liaison eau-rail en acceptant le trafic ferroviaire, du wagon isolé au train complet.
Pourtant, l’activité fluvio-portuaire de l’ancienne capitale gallo-romaine ne décolle pas. C’est plutôt fluctuat nec mergitur. Son trafic croît aussi vite qu’il peut décroître. L’an dernier, ce dernier a régressé de 11,50 % avec un total de plus de 600 000 t. Deux ans auparavant, il avait progressé de 30 %.
Trois phénomènes peuvent expliquer ce mouvement de crue et de décrue. La proximité de grands centres logistiques comme ceux d’Avignon, de Fos et de Marseille desservent le port Arles autant qu’elle pourrait le servir. L’insuffisante intégration du mode fluvial dans les logiques de transport le pénalise. Enfin, l’absence d’un contournement autoroutier d’Arles qui prive la ville et son port d’une partie de leurs atouts géographiques. Trois défauts qui pourraient bientôt trouver des solutions.