À Marseille, un conflit peut en cacher un autre. Les marins-pêcheurs occupent depuis plusieurs jours le devant de la scène et souvent l’accès des terminaux d’hydrocarbures. Alors que 10 à 20 t de poisson s’échangent d’habitude chaque soir sur le MIN spécialisé de Saumaty, ce dernier est à présent fermé. Les restaurateurs peinent pour assurer la bouillabaisse inscrite à leur menu. Pour afficher leur solidarité, les fameuses poissonnières du quai des Belges, sur le Vieux-Port, ont plié leurs étals. Pour autant, le conflit au PAM se poursuit. Les actions de la CGT perturbent régulièrement les terminaux pétroliers de Fos et de Lavéra, où des arrêts de travail de quatre heures sont toujours observés à la fin de chaque shift. Résultat, une vingtaine de tankers étaient bloqués sur rade et sur quai. L’activité conteneurs fonctionne elle par à-coups. L’ensemble de l’activité portuaire, pétrole, marchandises et réparation navale a été arrêtée le 22 mai dans le cadre de la journée d’action hebdomadaire nationale de la FNPD et de l’action nationale pour défendre les retraites.
Pour la première fois, l’activité voyageurs a été perturbée par un mouvement de grève des marins de la SNCM et de la CMN. Dans ce même cadre, les ouvriers dockers, salariés des entreprises de manutention, ont également arrêté le travail de 6 h 00 à 13 h 00 (Shift 1), aussi bien à Marseille qu’à Fos. Samedi 24 mai par exemple, les portiques du terminal Mourepiane n’ont pas chômé. En moyenne, la manutention n’est assurée que la moitié du temps. Comment va évoluer la situation? Une assemblée générale des personnels devrait en décider le 28 mai dans l’après-midi. Les professionnels ne se font guère d’illusions sur un éventuel adoucissement du conflit.
Au dernier pointage effectué par le PAM, 48 navires étaient en attente dans les bassins du port ou en rade: 25 pour les activités pétrole et 23 pour les activités marchandises.