Le 27 mai, les grutiers du port autonome de La Rochelle ont bloqué les trois accès du port à tous les véhicules. Les employés des entreprises ont dû se rendre à pied à leur travail. Deux paquebots, le Ventura, dont c’était le premier passage à La Rochelle, et le Prinsendam ont accosté au môle d’escale. Leur séjour a été écourté, les cars prévus pour les excursions s’étant retrouvés dans les encombrements des 200 à 300 camions qui ne pouvaient pas entrer dans le port et qui attendaient aux accès. Quatorze escales ont été annulées ou perturbées depuis le début du mouvement.
Les dockers n’étaient pas en grève, mais ils n’ont rien fait pour gêner leurs camarades de la CGT. Ce mouvement a provoqué de nombreuses réactions de mécontentement et, en premier lieu, de la part de l’armateur du Ventura, P&O, qui a menacé d’annuler les trois autres escales prévues pour cette saison et les six escales de l’an prochain. D’autre part, l’Union maritime, le Propeller club et le Medef de Charente-Maritime ont protesté contre le mouvement des grutiers. Ils ont dénoncé les conditions du blocage, évoquant une zone de non-droit empêchant la bonne marche des entreprises. Devant ces réactions, Jean Canonge, secrétaire du syndicat CGT des grutiers, a répondu: « Cela fait partie des dommages collatéraux, de la même façon que les 2 000 licenciements que va provoquer le projet du gouvernement »
De leur côté, les pêcheurs ont levé les barrages des entrepôts pétroliers et une partie d’entre eux a repris la mer.