Entretien avec Louis-Julien Sourd, président de la Commission particulière du débat public.

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Ces réunions ont mobilisé quel type de public?

Louis-Julien Sourd (L.-J.S.): “Les élus et les associations étaient très présents. Mais le profil type, c’était le retraité ayant acquis une résidence secondaire dans le Médoc, craignant des problèmes de sécurité, une dégradation des paysages, une baisse de la valeur immobilière et ne s’intéressant guère aux retombées économiques ni au devenir du port de Bordeaux.”

Les acteurs économiques ont-ils pu se faire entendre?

L.-J.S.: “Robert Ghilardi, directeur général du BRA, agence de développement économique de Bordeaux-Gironde a souligné très nettement le côté essentiel d’avoir entre 40 et 50 nouveaux emplois, le rôle de levier économique d’un tel projet sur un territoire. Le Conseil économique et social, l’Union maritime et portuaire de Bordeaux, également, ont pris des positions très claires dans ce sens. Mais ils se manifestent moins fortement que les opposants au projet qui sont très actifs et très organisés.”

L’avenir du PAB a-t-il été un point essentiel abordé lors des débats?

L.-J.S.: “La question a été abordée, en effet, mais on a vu combien le grand public et surtout les habitants de la Pointe du Médoc connaissent mal le port, mettent en doute les arguments de ses représentants… On a senti une réelle forme de distance sociologique entre les habitants et le port.”

On a reproché à la commission le manque d’études sur les impacts environnementaux et économiques. Était-ce une réelle lacune?

L.-J.S.: “À ce stade préliminaire d’un projet, les industriels n’ont pas fini leurs études d’impact. Ce n’est pas propre au projet du Verdon. C’est la même chose sur les deux autres projets de terminaux méthaniers au Havre et à Dunkerque. Les questions d’environnement et de sécurité sont compliquées à traiter. Il est difficile de faire de la pédagogie dans des réunions qui comptent plus de 500 personnes.”

Que pensez-vous de la présence très forte des élus lors de ces réunions et surtout d’un revirement total de position pour certains?

L.-J.S.: “On a été surpris, il est vrai, par certains retournements de politiques. L’agenda du débat public, qui tombait à la veille d’échéances électorales, pour le Conseil général et les municipales, n’était pas idéal par parler d’un sujet qui engage l’avenir.”

L’hostilité forte exprimée par la population peut-elle décourager 4Gas de poursuivre son projet?

L.-J.S.: “Je crois que 4Gas a été ébranlé par tous ces débats, mais ils sont solides. Le Verdon est le seul site en France où ils ont choisi et veulent s’implanter. On verra quelle sera leur décision, mais je les sens déterminés malgré tout.”

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