La direction et le conseil de surveillance de la société de classification Germanischer Lloyd (GL) ont recommandé aux actionnaires – ils sont une cinquantaine: chantiers, armements et équipementiers – de refuser l’offre de rachat proposée par le Bureau Veritas (BV). "Une prise de contrôle par le concurrent français mettrait en péril la croissance et le potentiel de valeur ajoutée du Germanischer Lloyd, qui a crû plus vite que le marché en général ces dernières années. La rentabilité du Germanischer Lloyd est de loin supérieure à celle du Bureau Veritas", écrit la direction dans un communiqué du 29 novembre. Rainer Schondube, membre de la direction, a renchéri au cours d’une conférence de presse à Hambourg le même jour: "Le Germanischer Lloyd perdrait un savoir-faire technique de valeur et ses clients de longue date perdraient leurs contacts personnels dignes de confiance."
Deux jours plus tôt lors d’une assemblée générale, le Conseil des employés de GL avait demandé à la direction de refuser l’offre du BV pour que le GL conserve son indépendance et son siège à Hambourg. "Nous demandons à la direction d’utiliser son droit d’approbation de transfert de parts de propriété", avait déclaré son vice-président Ingo Klauke.
Selon son règlement intérieur, le GL doit en effet donner son approbation à l’acquéreur de la moindre de ses actions. Cela permet d’opposer un veto à une offre de rachat jugée hostile. Mais cette règle de l’approbation peut être invalidée si 75 % des actionnaires votent en ce sens. Le conseil des employés redoute en effet d’importantes suppressions d’emplois, surtout au siège de Hambourg, dans les secteurs touchant aux opérations en France et au marketing.