La Cour allemande des comptes considère le soutien financier accordé aux armements comme une perte d’argent à laquelle il convient de mettre fin.
Dans son rapport annuel, elle écrit que la taxe au tonnage coûte à l’État fédéral environ 1 Md€ par an et, "en général, ne réussit pas" à arrêter les transferts de pavillon des navires allemands. Le régime de la taxe au tonnage permet aux armements de payer un impôt fixe selon la taille du navire, quel que soit le bénéfice qu’il a réalisé. Ce régime est en vigueur dans plusieurs pays de l’Union européenne.
"Malgré le gros volume de recettes (fiscales) perdues, ce régime ne parvient pas à empêcher les armements allemands de faire de nombreux transferts de pavillons et d’employer de plus en plus de ressortissants de l’Union européenne, précise le rapport, la Cour des comptes recommande de lier encore plus fortement la taxe au tonnage à l’exploitation du navire sous pavillon allemand ou d’un autre État de l’Union européenne."
Toutefois, cette critique de la Cour des comptes ne signifie guère que la taxe au tonnage soit nécessairement menacée, car ses rapports sont souvent ignorés par le gouvernement fédéral. Elle fait partie d’un examen plus général de l’ensemble des dépenses de l’État.
De son côté, l’association des armateurs VDR a qualifié le rapport de "naïf" et ne se sent pas concernée. "Le point crucial, à savoir une perte fiscale d’un milliard d’euros est erroné, a déclaré son porte-parole Max Johns, si la taxe au tonnage est abrogée, les navires seront immatriculés ailleurs et leurs impôts ne seront pas payés en Allemagne et l’État ne récupérera pas pour autant un milliard d’euros".
Toutefois en septembre, VDR avait reconnu des sorties de navires du registre national cette année… mais à cause du manque d’officiers allemands! "C’est un problème temporaire, car l’augmentation de la formation de plus de navigants sera à l’ordre du jour de la conférence maritime nationale en décembre, a ajouté Max Johns, quand il y aura davantage d’officiers allemands disponibles, les navires reviendront."