Au 12 novembre, 106 porte-conteneurs étaient dans les chantiers pour être équipés de scrubbers tandis que 11 unités étaient en attente d’un créneau disponible. Les travaux mobilisent les cales sur un temps bien plus long que ce qui était initialement prévu (une moyenne 62 jours contre 40 à 50 jours programmés). Avec plus de 500 porte-conteneurs qui doivent « jeter l’ancre » au cours des douze prochains mois, l’encombrement va rapidement devenir un problème.
Le nombre total de porte-conteneurs déjà équipés, soit dans le cadre d’une construction neuve soit en retrofit, a atteint les 165 unités, représentant une capacité totale de 1,36 MEVP, soit 5,9 % de la flotte mondiale. 99 autres navires totalisant 972 000 EVP, soit 4,2 % de la flotte, sont actuellement en cours d’aménagement.
Selon les données compilées par Alphaliner, MSC serait l’armateur qui mobiliserait le plus les chantiers actuellement avec près de 30 unités en attente de ses dispositifs d’épuration des gaz d’échappement (Alphaliner ne précise pas s’il intègre dans ses données les constructions neuves ni s’il s’agit de navires en propriété ou affrétés). Maersk suit avec moins de 20 navires. Evergreen, Pil, HMM et CMA CGM ont peu ou prou une petite dizaine de porte-conteneurs en cours d’équipement. En termes de commandes de scrubbers, MSC est également en tête du peloton avec des commandes confirmées d’environ 250 EGCS. Evergreen et Maersk ont également commandé, respectivement, 150 et 140 dispositifs.
One est le grand absent du Top 10, seul à avoir faire l’impasse totale sur les scrubbers pour les 222 porte-conteneurs qui composent sa flotte. Étant donné que le prix du fuel à faible teneur en soufre (0,5 %) se négocie actuellement à un prix supérieur de 200 $ la tonne à celui de son homologue à 3,5 %, One met son compte d’exploitation à rude épreuve. La compagnie japonaise de transport maritime de conteneurs, née de la fusion de NYK, MOL et K Line, avait pourtant réalisé une petite performance à l’issue de son premier semestre fiscal (avril-septembre 2019). Le résultat net a atteint 126 M$, alors qu’elle affichait une perte de 311 M$ à l’issue du premier semestre 2018. Le chiffre d’affaires a augmenté de 19 %, à 6 Md$. Mais à peine prononcé, le retour à la rentabilité est d’ores et déjà gagé, la société a émis un avertissement sur ses bénéfices avec une perte nette anticipée de 66 M$ pour son second semestre fiscal (octobre 2019 à mars 2020).