TotalEnergies Marine Fuels a livré à Singapour un fuel à basse teneur en soufre contenant 10 % d'ester méthylique d'huile de cuisson usagée issu de déchets. Le B10 était destiné à un test sur le vraquier MT Friendship appartenant à Seanergy Maritime et affrété par NYK Line pour le compte du groupe minier Anglo American.
Le biofuel a été consommé pendant son voyage aller-retour entre Singapour et Saldanha Bay, en Afrique du Sud. Il permettrait, selon l’entreprise, de réduire de 10 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport au fuel lourd.
Il s’agissait également d’éprouver la sécurité ainsi que la performance opérationnelle du navire tout au long du parcours. Les biocarburants sont intéressants car ils peuvent être comme des carburants « drop-in » sans qu'il soit nécessaire de procéder à des modifications de structures ou de motorisation. Mais s’ils sont disponibles, contrairement à d’autres carburants alternatifs, ils entrent en concurrence avec d’autres usages. Et ils ont encore un prix élevé. Le mélange apporte dans ce contexte une alternative de transition.
Le mélange, une autre alternative de transition
Le pétrole pourrait continuer à faire partie du mélange de carburants marins pendant quelques décennies en raison des difficultés à mettre en place des solutions de soutage alternatives pour tous les navires et toutes les routes, estime Jérôme Leprince-Ringuet.
Le PDG de TotalEnergies Marine Fuels fait référence à la principale problématique du transport maritime : toutes les alternatives au énergies fossiles ne se valent pas, selon les routes et la catégorie de navires. Tous n’accostent pas non plus dans les grands ports où vont se concentrer les infrastructures d’avitaillement, que ce soit le GNL, l’ammoniac, le méthanol ou encore les biocarburants.
À ce jour, seules les infrastructures pour le soutage en GNL se développent. Selon des estimations concordantes, la demande de GNL pour les soutes a représenté 15 Mt en 2021, soit 5 % de la demande mondiale de soutes en 2021. Elle devrait être de l’ordre de 25 Mt, soit 7 %, en 2025. Les projections sont crédibles au regard de l’actuel carnet de commandes : les navires au GNL représentent 68 % des nouveaux contrats de construction avec une motorisation alternative.
La rédaction
Photo : Le vraquier MT Friendship affrété par NYK Line pour le compte du groupe minier Anglo American a éprouvé du VLSFO mélangé à du biocarburant