Première livraison de pétrole neutre en carbone au monde ?

 

La première livraison de pétrole neutre en carbone au monde, revendiquée comme telle, a été effectuée ces derniers jours. Les émissions de gaz à effet de serre associées à l'ensemble du cycle de vie du brut, du puits à la combustion, ont été compensées. 

Les deux millions de barils de pétrole ont été produits dans le bassin permien américain (Texas - Nouveau-Mexique) par Occidental et livrés par sa division Oxy Low Carbon Ventures à Reliance Industries en Inde à bord du VLCC Sea Pearl exploité par Pantheon Tankers. Cette transaction serait la première grande livraison de pétrole pour laquelle les émissions de gaz à effet de serre associées à l'ensemble du cycle de vie du brut, de l’extraction à la combustion, ont été compensées. Elles couvrent donc l’extraction, le transport, le stockage, l'expédition, le raffinage et la combustion.

Les compensations obtenues ont reçu la norme Verra Verified Carbon Standard et répondent aux critères d'éligibilité du programme de compensation et de réduction des émissions de carbone pour l'aviation internationale (CORSIA) de l'Organisation de l'aviation civile internationale. Les parties prenantes de ce projet entendent faire de cette opération une première étape dans la création d'un nouveau marché pour le pétrole brut. 

Alliance pétrolière européenne dans le stockage de CO2 en mer du Nord

« Pétrole net-zéro »

Ce navire est également considéré comme une expérience pilote pour aller plus loin, vers le développement d'un « pétrole net-zéro », qu'Occidental a l'intention de produire à terme grâce à la capture et au stockage du carbone (CCS en anglais). La technologie sert actuellement à capter le CO2 sur des centrales de production d'électricité qui utilisent des énergies fossiles ou sur des sites industriels (sidérurgie, cimenterie, raffinage, chimie, pétrochimie…) mais se heurte encore à de nombreux verrous techniques et financiers ainsi qu’à des limites (lieux pour séquestrer le carbone). Elle essuie par ailleurs les critiques des ONG.

Une fois séquestré, le CO2 peut  être transporté et réinjecté dans des réservoirs géologiques hermétiques – par exemple d'anciens champs pétroliers – pour y être stocké définitivement. Dans certains cas, il peut aussi être réutilisé (« CCUS »). Il n'existe aujourd'hui qu'une vingtaine de sites exploités à cet usage à travers le monde, selon le Global CSS Institute.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) y voit une technologie critique pour atteindre les objectifs de l’Accod de Paris contre le réchauffement planétaire. Les producteurs d'hydrocarbures la considèrent comme un moyen de rendre plus vertueuse l'utilisation du gaz naturel pour produire de l'électricité ou de l'hydrogène. L'Oil and gas climate initiative (OGCI), qui regroupe des géants mondiaux du secteur, en fait même une de ses priorités. BP, Equinor, Shell ou Total sont partenaires dans un projet géant en Norvège pour stocker du CO2 sous la mer du Nord.

A.D.

Photo : ©Edson de Lima Lucas

 

 

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