Le temps d'attente des navires au mouillage a doublé depuis 2019

IHS Markit a mesuré le temps passé par les navires à attendre au mouillage qu’un poste d'amarrage se libère. L'Amérique du Nord a connu la plus forte détérioration, avec une moyenne de 33 heures en mai 2021 contre 8 heures en mai 2019.

Le fournisseur de données économiques et d’analyses de marché a comparé le temps passé par les navires au mouillage au cours des mois de mai 2020 et 2019, année de référence beaucoup plus significative que 2020. Pour les ports d'Europe du Nord, l'attente moyenne a bondi à 30 heures en mai contre 13 en 2019, tandis que l'attente dans les ports d'Asie de l'Est est passée à 15 heures contre 10 deux ans plus tôt.

Cette situation n’est pas sans impacts sur le temps moyen passé par les navires au port en mai 2021 : 92 heures pour l'Amérique du Nord ; 40 heures pour l'Asie de l'Est et 69 heures en Europe du Nord.

Los Angeles et Yantian, plus touchés

Certains ports ont été particulièrement touchés notamment aux deux extrémités de la route transpacifique : ceux par où passent les importations américaines et les exportations chinoises. À Los Angeles, les navires sont restés en moyenne 215 heures en mai, dont 89 heures à l'ancre. À Yantian, l’un des principaux ports du port du sud de la Chine, le temps d'immobilisation est passé de 22 à 62 heures entre mars et mai 2021, en raison de goulets d'étranglement liés à la pandémie.

Pour IHS, le temps d'attente est calculé comme le temps moyen que les navires passent à l'ancre, tandis que les « heures de port » agrègent le temps d'attente, le temps de transit et la fin du chargement et du déchargement des marchandises.

Planification portuaire impossible 

Les raisons de ces retards qui se creusent sont désormais largement chroniquées : le boom de la demande de transport depuis près d’un an en raison d’une consommation anormale de biens par des Américains privés de services et de loisirs a entraîné un ensemble d’effets collatéraux telle que la pénurie de conteneurs et de navires dus à un déficit structurel de boîtes certes mais aussi à une problématique de repositionnement des conteneurs vides.

Les chocs survenus dans la chaîne d’approvisionnement mondial (Yantian, Canal de Suez) ont exacerbé les noeuds portuaires qui s’étaient formés en amont, à l’occasion des périodes de confinement en raison d’une productivité contrariée par l’émergence de clusters et d’un personnel réduit.

L’ensemble est à un niveau critique et la reprise économique de certains pays va accroître la pression sur les points de congestion : « la pandémie et l'essor du commerce mondial ont entraîné un effondrement de l'intégrité des horaires des navires, ce qui rend très difficile la planification portuaire. De nombreux ports ont du mal à maintenir un calendrier de rotation efficace », résume Turloch Mooney, directeur associé, en charge du secteur maritime chez IHS Markit.

A.D.

Photo ©Project44

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