Le retour des listes noires de navires


L'Office of Foreign Assets Control, département sous tutelle du Trésor américain, a placé sur liste noire quatre sociétés pour commerce présumé de pétrole avec le Vénézuela, alors que l'administration Trump durcit les sanctions contre le régime Maduro.

Les listes noires étaient presque un souvenir de guerre. Elles étaient en plein emploi et utilisées comme armes de dissuasion massive au plus fort des tensions commerciales l’an dernier entre la Chine, les États-Unis, l’Iran et le Vénézuela. La crise sanitaire s’apaisant, les sanctions commerciales reprennent de la vigueur. Dernier événément en date, quatre pétroliers viennent d’être ostracisés pour avoir transporté du pétrolier du Vénézuela en février ou en avril. Il s’agit du navire battant pavillon des Îles Marshall Athens Voyager, du suezmax Chios I, battant pavillon maltais, du VLCC Seahero naviguant sous le drapeau du Bahamas et du Voyager I, immatriculé sous le registre des Îles Marshall. Ils sont en grande partie propriété d’armateurs grecs (Constantinos Martinos, Diamantis Diamantidis, Nicolas Moundreas et Prokopiou) et exploités par Chemnav Shipmanagement, Dynacom Tankers, Thenamaris et NGM Energy d’après la Lloyd List. Les trois derniers ont annoncé qu’ils allaient reconsidérer leurs escales dans les ports vénézueliens. 

Dynacom Tankers et NGM Energy se sont engagés à ne plus charger de pétrole vénézuélien dans les conditions actuelles tandis que Thenamaris a déclaré qu'elle accordait « la plus haute priorité au respect de la réglementation », y compris aux sanctions commerciales internationales, et qu'elle coopérait pleinement avec les autorités américaines.

78 % des 161 pétroliers transportant du brut vénézuélien appartiennent à des armateurs grecs

« Les États-Unis réaffirment que l'exploitation des actifs pétroliers du Venezuela au profit du régime illégitime du président Nicolas Maduro est inacceptable, et que ceux qui facilitent une telle activité risquent de perdre l'accès au système financier américain », a rappelé d’autorité lOffice of Foreign Assets Control (OFAC).

Les armateurs grecs sont directement exposés par les sanctions américaines puisqu'ils ont représenté 78 % des 161 pétroliers transportant du brut vénézuélien au cours des 12 derniers mois, selon les données de la Lloyd's List Intelligence. Pour rappel, les armateurs grecs représentent plus de 30 % de la flotte mondiale de pétroliers pour le transport de brut en termes de port en lourd (source : Union des armateurs grecs)

L'Iran à la rescousse du pétrole vénézuélien

« Le régime illégitime de Maduro a fait appel à des compagnies maritimes pour poursuivre l'exploitation des ressources naturelles du Venezuela au profit du régime. Les États-Unis continueront à cibler ceux qui soutiennent ce régime corrompu et contribuent aux souffrances du peuple vénézuélien », a commenté le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.

Les États-Unis ont imposé ces derniers jours des sanctions similaires pour des navires impliqués dans des échanges commerciaux avec l'Iran. En février, les États-Unis avait par ailleurs pris des mesures contre Rosneft Trading, la division de courtage pétrolier du géant russe Rosneft, pour des activités supposées dans le secteur pétrolier de l'économie vénézuélienne. Fin 2019, les États-Unis avaient également mis six navires sur la liste noire pour leurs connexions avec la compagnie pétrolière d'État vénézuélienne PDVSA, sanctionnée pour son présumé rôle de soutien au gouvernement Maduro.

La rédaction

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