Ursula von der Leyen a dévoilé ce 14 janvier, devant les députés européens à Strasbourg, le « plan d’investissement pour une Europe durable » qui doit financer son « pacte vert » présenté en décembre, quelques jours seulement après sa prise de fonction. La candidate à la présidence de la Commission européenne avait fait campagne sur les questions climatiques. Une fois élue, elle a déclaré en faire la priorité de sa mandature.
La route européenne vers la neutralité carbone d'ici 2050 sera longue et onéreuse. Pour réaliser les ambitions de l'accord de Paris sur le climat, il faudrait mobiliser 260 Md€ supplémentaires par an par rapport au fonctionnement actuel de l'UE. L'un des instruments, que la Commission souhaite actionner pour dégager jusqu’à 1 000 Md€ sur dix ans, est le « mécanisme de transition juste » qui doit notamment accompagner et financer la transition énergétique dans les régions les plus dépendantes au charbon. Un fonds dit de « transition juste » sera lui-même doté de 7,5 Md€ sur la période 2021-2027, soit la période couverte par le prochain cadre financier pluriannuel (CFP) de l'UE. Il vient s'ajouter à la proposition de budget pluriannuel, en cours de discussion entre les États membres, qui avait été élaborée sous la mandature de son prédécesseur, Jean-Claude Juncker. Ce fonds s'inscrit dans la politique de cohésion qui, traditionnellement, aide au développement des régions.
Le mécanisme de transition juste pourra s’appuyer sur d'autres moyens de financement, tels des programmes d'investissement InvestEU mais aussi des prêts de la Banque européenne d'investissement (BEI), appelée à devenir la « banque du climat » de l'UE.
La proposition législative sur le mécanisme de transition juste doit encore être soumise à négociation entre les États membres et le Parlement européen. Avec ces outils, la Commission tente de convaincre les plus réticents de ses États-membres, préoccupés par les coûts économiques et sociaux de leur transition énergétique. La Pologne fait partie des plus réfractaires. Le pays d’Europe de l’Est fait partie, avec la République tchèque et certaines régions d'Allemagne, des régions encore très dépendantes du charbon.
Au mécanisme détaillé mardi viendra s'ajouter l'argent consacré au climat dans l'ensemble des politiques de l'UE, soit 25% du futur CFP -- un seuil défini sous la Commission Juncker.
La rédaction