Alors que le port roumain sert actuellement de canal d’exportation aux céréales ukrainiennes, dont la logistique est entravée par le blocus maritime en mer noire, le gouvernement roumain semble porter aussi porter des ambitions dans le transport des véhicules.
L’accord a été signé par Sorin Mihai Grindeanu, le ministre roumain des Transports et de l'Infrastructure, et Abdulla Bin Damithan, le directeur général EAU et Jafza de DP World et vice-président du conseil d'administration de la Ports, Customs and Free Zone Corp., l’organisation du gouvernement de Dubaï, qui fédère un certain nombre d’entités parmi lesquelles les douanes de Dubaï, Jafza, l'autorité portuaire de Dubaï, etc. Il a pour objectif de faire du port roumain une importante porte d'entrée en Europe de l'Est pour les importations de véhicules. Des investissements physiques et immatériels sont prévus mais sans précision sur le montant de l’enveloppe.
DP World exploite déjà à Constanta un terminal à conteneurs d’une capacité de 1,5 MEVP par an, le Constanta South Container Terminal (CTST), dans le cadre d'un contrat de concession prévu jusqu'en 2049. Le terminal bénéficie d’une connexion ferroviaire avec trois lignes, chacune d'une longueur de 600 m, capables de traiter trois trains complets de trente wagons à la fois.
Le groupe portuaire est par ailleurs en train de construire un nouveau terminal intermodal rail-route à Aiud en Roumanie, qui devrait être opérationnel au cours du premier semestre 2023. Le terminal sera relié par voie ferrée à Constanta, établissant une nouvelle voie d'exportation pour la région clé de Transylvanie, dans le centre de la Roumanie, qui a traditionnellement manqué d'infrastructures solides.
Saturation du port
Depuis que la Russie a envahi l'Ukraine fin février, le port de Constanta, le plus grand de Roumanie, a vu les volumes de trafic augmenter notamment en raison des flux céréaliers : il a déjà traité près d'un million de tonnes de céréales en provenance d'Ukraine.
Constanta bénéficie d’un terminal céréalier réputé efficient. Mais les opérateurs portuaires alertent néanmoins sur la saturation de leurs capacités qui pourrait être rapidement atteinte, compte tenu des volumes en forte croissance, « sans un soutien et des investissements concertés de l'Union européenne ». « Aucun opérateur ne peut investir dans des infrastructures qui deviendront superflues une fois la guerre terminée », a confié à Associated Press Dan Dolghin, le directeur des opérations céréalières chez Comvex, le principal opérateur du port de la mer Noire qui peut manutentionner jusqu’à 72 000 t de céréales par jour.
La mise en oeuvre de voies d'acheminement fiables pour les céréales en provenance d'Ukraine – érigée en priorité absolue pour prévenir une crise alimentaire mondiale –, sera l'un des principaux sujets abordés lors d'une conférence sur les tensions d'approvisionnement, a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères a répété récemment que les sanctions occidentales étaient responsables des pénuries alimentaires qui menacent actuellement le monde.
La rédaction