Saudi Aramco : taxer les entreprises énergétiques est inutile

Dans le cadre d’un forum tenu en Suisse le 22 septembre, le patron du géant pétrolier saoudien a estimé que les « plans de l'Europe » visant à plafonner les factures d'énergie pour aider les consommateurs et à taxer les entreprises énergétiques n'étaient ni des solutions de long terme ni efficaces pour remédier à la crise énergétique mondiale.

« Geler ou plafonner les factures d'énergie peut aider les consommateurs à court terme mais ne s'attaque pas aux causes réelles et n'est pas une solution à long terme », a lancé le directeur général Amin Nasser de Saudi Aramco lors d'un forum en Suisse le 22 septembre. « Et taxer les entreprises alors que vous voulez qu'elles augmentent leur production n'est clairement pas utile », a-t-il ajouté.

Le patron du géant pétrolier saoudien, premier exportateur mondial de pétrole, fait référence aux mesures récemment annoncées par l’Union européenne. Bruxelles espère lever 140 Md€ (sur une facture énergétique évaluée à 800 Md$) en prélevant une contribution fiscale exceptionnelle sur les producteurs d'énergies fossiles aux « rentes » qualifiées d’« indues », autrement appelées « super-profits ». Cette manne serait redistribuée aux États membres pour compenser l’inflation et aider les entreprises, menacées de rupture énergétique, et les consommateurs dont la facture pourrait flamber cet hiver. 

La Commission prévoit de plafonner à 180 € par mégawattheure les revenus des producteurs d'électricité renouvelable, nucléaire, biomasse, jusqu'au 31 mars 2023. Et de taxer les bénéfices excédentaires des entreprises du secteur des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, raffinage) à hauteur de 33 % sur l'exercice fiscal 2022. Ces mesures, temporaires, doivent encore être adoptées lors d'un conseil des ministres européens de l'énergie le 30 septembre.

« La cause profonde est le sous-investissement »

Pour le dirigeant, le problème est ailleurs : « le sous-investissement continu dans les hydrocarbures, à une époque où les alternatives aux combustibles fossiles ne sont pas encore facilement disponibles, est la cause profonde du problème. Le conflit en Ukraine a certainement intensifié les effets de la crise énergétique, mais il n'en est pas la cause profonde ».

Saudi Aramco a investi pour porter la capacité pétrolière du royaume à 13 millions de barils par jour (bpj) d'ici 2027, fait-il valoir, tout en insistant que le fait que les investissements étaient « encore trop peu, trop tard et à trop court terme » à un moment où les capacités de réserve mondiales sont faibles (estimées à 1,5 % de la demande mondiale) dans un contexte de reprise de la demande.

Dernière salve : « la meilleure aide que les décideurs politiques puissent offrir est d'unir le monde autour d'un nouveau plan de transition beaucoup plus crédible. »

A.D.

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