Devport ou l’agilité intellectuelle du monde académique

 

À la sixième semaine de blocus des ports français alors qu’aucun chiffre ne circulait sur les pertes de trafics conteneurs, les premières statistiques ont été diffusées quasiment en direct sur LinkedIn par Devport dont la presse s’en est largement fait écho. 

Alors que la tempête sociale décime les ports français, une prouesse vient d’être réalisée par un réseau de chercheurs spécialistes des questions maritimes et portuaires rattachés à différents laboratoires et universités. Pour la toute première fois, Devport a livré des informations à chaud grâce à la position des navires, leurs itinéraires issus des données AIS (Automated Indentification System). « C’est la première fois que nous diffusons des statistiques d’actualité. Nous travaillons habituellement sur des sujets tels que les stratégies d’armateurs, les réseaux portuaires, les performances des escales. Nous récupérons les données AIS qui nous renseignent sur la position des navires dans la plupart des ports du monde », explique Ronan Kerbiriou, chargé de projet en recherche appliquée à l’université du Havre.

Avec Arnaud Serry, maître de conférence à l’université du Havre et responsable scientifique de Devport, ils ont décidé d’étudier l’impact des grèves sur les flux maritimes au Havre, à Marseille et Dunkerque et diffusé des histogrammes reprenant le nombre d’escales de porte-conteneurs réalisées entre les 2 et 16 janvier 2020 en les comparant aux années précédentes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : En 15 jours, Le Havre a perdu 34,1% de ses escales et 40 500 EVP, Marseille-Fos, 26,5 % et 15 000 EVP.

+ 95 % à Zeebrugge

En parallèle, ils ont examiné où les navires vont dérouter. Il s’avère qu’au même moment, les ports concurrents voient le nombre d’escales de porte-conteneurs grimper : + 21 % à Anvers, + 61 % à Barcelone, + 95 % à Zeebbruge et 25 % à Gênes. « Les armateurs ont pris la décision de ne pas attendre au large et de réorienter leurs navires vers les ports voisins avec les incidences en terme de désorganisation des itinéraires », analyse Ronan Kerbiriou.

Le projet Devport a vu le jour il y a huit ans et porte sur l’élaboration d’un système d’information sur l’axe Seine en lien avec les interfaces terrestres et maritimes. Son objectif ? Populariser ces domaines de recherche dans la sphère académique mais également dans le monde professionnel maritime et portuaire.

N.B.C

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