Clap de fin pour l'épave du Rio Tagus à Sète

Bloquée à Sète depuis plus d’une décennie, l’épave de l’ancien chimiquier de 80 m de long a enfin quitté son emplacement quai Paul Riquet à Sète. Pris en charge par le semi-submersible Yacht Express, le Rio Tagus peut désormais rejoindre le chantier de démantèlement de Navaleo (Les Recycleurs Bretons), qui avait remporté l’appel d'offres lancé en 2021 par la région Occitanie, propriétaire du port sétois.

Un kyste sur le quai Paul Riquet depuis le 30 octobre 2010. Le Rio Tagus a enfin quitté l’emplacement où il était ancré depuis des années, remorqué samedi 25 juin sur 2 km à travers le canal maritime et les bassins portuaires pour être conduit vers un des quais du port de commerce afin d’être chargé à bord du semi-submersible Yacht Express, arrivé de Brindisi au sud de l'Italie. Une opération délicate au regard de l’état fragile de la structure de l’ancien chimiquier de 80 m de long pour 14 m de large, qui s’apparente davantage à un « déchet » qu’à une « épave » à proprement parler.

« La coque immergée du Rio Tagus est recouverte d'un captage de moules en provenance de l'étang de Thau d'une épaisseur de 5 cm. Si ces moules ne sont pas grattées avant le départ, elles risquent de devenir une espèce invasive dans les bassins du port de Brest », explique l’association Robin des Bois, qui réclame depuis des années son démantèlement dans un site agréé.

Une première tentative en juin 2021 s'était soldée par un échec alors que le déhalage avait engendré le rejet dans le canal de « 600 m3 d’eaux de ballast et de fond de cale chargées en hydrocarbures et polluants métalliques », selon l’ONG. La direction portuaire avait nuancé. Depuis, le terrain a été préparé pour stabiliser la coque en vue de sécuriser son transfert : retrait d'équipements inutiles, consolidation de ses citernes à ballast et étanchéification des voies d'eau dans les parties immmergées…

L’épave est amarré depuis plus de 10 ans à Sète, en raison d’un abandon par l’armateur et de procédures judiciaires avortées

Première tentative avortée

Chargée à bord du semi-submersible, l’épave doit désormais être conduite vers les chantiers Navaleo des Recycleurs bretons à Brest pour déconstruction. L’entreprise a été retenue par la région Occitanie à l’issue d’un appel d’offres lancé l’an dernier.

Un très long épilogue pour ce navire construit en 1979 et abandonné par son armateur américain Zulworld Shipping (basé au Panama) avec son équipage guinéen, égyptien et ukrainien, après avoir déchargé du nitrate d'ammonium . Le navire, qui y avait rencontré une avarie moteur, n’en est jamais reparti.

Le semi-submersible Yacht Express doit transporter le Rio Tagus vers un chantier des Recycleurs bretons, site agrée par l’UE.

Poursuites ?

Face à l’abandon du Rio Tagus par son nouveau propriétaire – il a été acquis par un chantier de démantèlement de Barcelone en 2016 –,  et malgré les tentatives de conciliation du port, la Région Occitanie avait engagé une procédure d’expulsion auprès du tribunal administratif et obtenu l’autorisation, par décision du 21 novembre 2020, d’assurer le démantèlement aux frais et risques de son propriétaire.

Le port de Sète pensait dans un premier temps assurer la démolition sur site et avait lancé une consultation dans ce sens en février 2019. Mais la procédure a été retoquée par le tribunal administratif de Montpellier, du fait d’un « risque de naufrage », et du fait de la proximité d’habitations.

La collectivité ne mentionne pas le coût de l’opération, préalablement estimée à environ 850 000 €. Elle ne dit pas non si elle entend poursuivre le propriétaire barcelonais. 

A.D.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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