Le cognac de Jas Hennessy & Co embarquera sur le cargo à voile de l’armateur nantais. Une lettre d'engagement a été signée le 2 décembre. La maison de négoce rejoint Renault, Bénéteau et Manitou. Mais cette fois, Neoline engrange un contrat sur le conteneur alors qu’il s’agissait jusqu’à présent de fret roulant.
Pour le lancement de sa ligne-pilote transatlantique Saint-Nazaire-Baltimore-Halifax via Saint-Pierre-et-Miquelon, Neoline pourra compter sur l’engagement d’un nouveau chargeur. Laurent Boillot, le PDG de Jas Hennessy & Co (groupe LVMH) et Jean Zanuttini, président de l’armateur nantais, ont signé une lettre d’intention le 2 décembre. C’est le quatrième chargeur que le cargo voilier de l’armateur nantais convainc après avoir signé avec Renault, pionnier, Manitou et Bénéteau.
Bénéteau, qui pourra embarquer des bateaux jusqu’à 9,8 m de haut sans démonter les parties aériennes, a formalisé ses intentions en contrat de transport en juillet dernier. Manitou, le fabricant d'équipements de manutention, de nacelles élévatrices et de terrassement, a contractualisé mi-octobre.
Le contrat avec le numéro 1 du cognac prévoit dans un premier temps le transport de 4 millions de bouteilles sur les 8 millions de caisses exportées par an. La maison a, depuis quelques années déjà, abandonné l’avion pour ses exports pour lui préférer la voie maritime et ferroviaire, qui représente 94 % de ses modes de transport. Elle devra transiter par un port français (Saint-Nazaire) pour une toute partie de ses volumes, certes, quand la majorité de ses exports part d’Anvers.
Premier client « conteneurisé »
Néoline capte ainsi un premier client qui utilise le conteneur. Jusqu’à présent, l’entreprise avait démontré que son cargo, dont la voile constituera la principale propulsion alors que le moteur ne sera qu’auxiliaire, était compétitif sur le fret roulant.
Créée à Nantes en 2015 par neuf associés, issus pour la plupart de la marine marchande, l’entreprise a développé le concept du Neoliner 136, un navire de 136 m avec 4 200 m2 de voile et naviguant à la vitesse commerciale à 11 nœuds. c’est le consortium ligérien Neopolia Mobility (146 entreprises) qui a été retenu pour la construction des deux premiers cargos à voile. Une fois en service, les deux navires pourront assurer un départ toutes les deux semaines.
Le groupe maritime Sogestran est entré cet été au capital de l’entreprise à hauteur de 15 % « pour l’accompagner financièrement dans la construction de navires, mais également de manière opérationnelle via sa filiale Maritime Nantaise pour l'exploitation de la ligne » avait alors indiqué l’entreprise havraise.
Le coût d'un Neoliner est estimé à environ 50 M€. En octobre, le financement était sécurisé à hauteur de 94 %. L’entreprise s’est engagée avec les chargeurs à démarrer le service au plus tard début 2023.
Adeline Descamps