Caribbean Line : comment opérer la ligne tout en souplesse

Pour contribuer à la décarbonation du secteur, la petite compagnie a opté pour des mesures pragmatiques, en exploitant deux navires à faible tirant d'eau de façon à se faufiler partout, remonter les fleuves, accéder aux ports secondaires. Les marchandises arrivent à proximité de l'utilisateur final, contribuant à réduire son empreinte carbone.

« Nous sommes passés par Bassens pour faire un chargement pour ArianeGroup et l'avons déchargé à Degrad-des-Cannes en Guyane », pose Aimery de Laroullière. Le directeur de Caribbean Line mentionne aussi le transport de deux patrouilleurs, construits au chantier Ocea en Loire-Atlantique pour les douanes françaises, qu’un des deux navires de sa flotte a chargés à Saint-Nazaire pour le destination de Saint-Martin, côté français, tandis que l’autre avait les îles du Salut, au large de la Guyane, pour destination.

Pourtant, la ligne des Sonreiras et Herbeira – deux navires de 120 m avec une capacité de charge 7 200 t affrétés auprès de l'espagnole Navigasa –, n'inclut aucun de ces ports. D’une fréquence mensuelle, elle relie en principe Anvers à Macapa au Brésil en passant par Douvres et Setubal au Portugal en Europe, et coté Caraïbe, Galisbay à Saint-Martin, Basse-Terre en Guadeloupe, Le Robert en Martinique, Vieux-Fort à Sainte-Lucie, Point Lisas sur Trinidad et Tobago, Georgetown au Guyana, Paramaribo au Surinam, Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane. Mais ni par Degrad des Cannes ni par les îles Sous-le-Vent en Polynésie.

Agilité et flexibilité

Créée en 2010, la compagnie fait partie du groupe CEM (400 salariés), spécialisé dans le transport maritime, le négoce et l’industrie (minoterie, aliment pour le bétail et filière d’élevage). Implantée au Brésil, à Sainte-Lucie, à la Guadeloupe, à la Martinique, en Haïti et en Guyane Française, elle assure trois liaisons régulières, Europe-Caraïbes, Europe-Caraïbes-Amérique du Sud et Amérique du Sud-Haïti pour transporter principalement des matériaux de construction et du matériel pour les travaux publics ou des projets industriels.

« Nous desservons les ports secondaires avec une certaine flexibilité », souligne Aimery de Laroullière. Si un client demande une escale ne figurant pas sur la ligne, le navire fait un détour. Tout ceci en maintenant le planning et en conservant sa régularité mensuelle.

Jusqu'en amont des fleuves

Autre caractéristique, le tirant d'eau des deux sisterships n'est que de 3,5 m. Ce qui leur donne une grande agilité pour remonter les fleuves ou accéder à des petits ports. Aimery de Laroullière cite l'exemple d'une marchandise transportée jusqu'à Linden, au Guyana, à 90 km en amont du fleuve Demerara. « Ça évite le transbordement à Georgetown et les 200 camions qu'il aurait fallu pour acheminer le chargement par la route. » La compagnie a aussi choisi de limiter la vitesse du Sonreiras et de l'Herbeira à 12,5 nœuds « ce qui permet de consommer pratiquement deux fois moins de carburant que pour une vitesse de 15 à 17 nœuds ».

Myriam Guillemaud-Silenko

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