À Oslo, l'industrie maritime cherche des carburants zéro carbone

 

Les actions pour parvenir à un transport maritime décarboné sont au cœur des échanges de la 54e édition de Nor-Shipping, grand-messe de l’industrie maritime qui se tient depuis le 4 et jusqu’au 7 juin dans la capitale norvégienne à Oslo. Un salon pluridisciplinaire fréquenté à la fois par des chefs d’entreprises, des responsables politiques, des universitaires…

C’est un salon qu’honorent traditionnellement la famille royale et les responsables politiques norvégiens. C’est même le Premier ministre norvégien Erna Solberg qui a prononcé le discours d'ouverture. Pour rappeler que la Norvège est une tête de proue en matière d’initiatives pour tendre vers un transport maritime plus vert et est  déjà bien engagée dans son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre émises par le transport maritime, de 50 % avant 2030 par rapport aux niveaux de 2005, dépassant en cela l'ambition fixée par l'OMI pour le secteur maritime mondial.

Les navires électriques deviennent la norme dans les fjords norvégiens. Et qui a visité Oslo n’est pas étonné quand il apprend que la Norvège aurait la plus forte pénétration mondiale de voitures électriques et de scooters. Mais pour la navigation commerciale, la quête du zéro carbone est plus complexe, les solutions technologiques n'étant tout simplement pas disponibles à l'heure actuelle, n’ont pas manqué de souligner les intervenants tout au long de la semaine Nor-Shipping. Les uns et les autres insistant sur la nécessaire coopération dans les R&D et collaboration sur des projets innovants.

Attendre serait un luxe

« Nous n'avons pas le luxe d'attendre de nouvelles réglementations ou de meilleures marges pour agir », a commenté Elisabeth Grieg, présidente de Grieg Star Group et ex-présidente de l'Association norvégienne des armateurs. « Nous devons commencer maintenant. Nous en ressentons l'urgence ».

Grieg Star est l'une des six entreprises nordiques participant à un programme de collaboration visant à créer un réseau de plateformes éoliennes offshore situées stratégiquement à proximité de routes maritimes très fréquentées – des Floating Production Storage and Offloading (FPSO) – qui permettraient de produire des carburants (comme l'hydrogène par électrolyse de l'eau de mer ou l'ammoniac) capables d'avitailler les navires de passage (avec un souteur, solution ship to ship). Baptisé ZEEDS (Zero Emission Energy Distributions at Sea), le projet est encore ouvert de nouveaux partenaires qui souhaiteraient accélérer la transition vers de nouveaux carburants plus propres.

Un salon marqué par l'annonce de Wilhelmsen Ship 

Quant à ceux qui souhaiteraient concevoir ou commander des navires du futur, Remi Eriksen, PDG de la société de classification DNV GL basée en Norvège, préconise de se positionner sur un choix - comme par exemple le gaz – et ensuite de prévoir des options pour tenir compte des différents carburants qui pourraient éventuellement être disponibles.

La Norvège s'est toujours enorgueillie de son innovation technologique, mais ses positions engagées en faveur de carburants renouvelables marquent  néanmoins une rupture pour un pays dont l'industrie du transport maritime a été longtemps très dépendante et au service des secteurs pétroliers, gaziers et offshore.

Les temps changent. L'un des principaux fleurons du pays, le propriétaire de navires Wilhelmsen, a annoncé l'acquisition d'une participation de 50 % dans la société norvégienne NorSea Wind, qui assure la gestion de projet et la planification logistique des projets de fermes éoliennes offshore. Cette opération offre ainsi à Wilhelmsen un « marche-pied sur le marché mondial de l’éolien flottant, en croissance rapide ».

Robert Jaques

 

 

 

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