Saviem SG5 : un galion échoué dans la Nièvre

Crédit photo Christophe Barette
Sur les routes de campagne, les conducteurs croisent parfois d’étranges navires, comme le Saviem SG5 de Marco. Marco a de multiples casquettes, conducteur de toupie béton, président du comité des fêtes de Narcy (Nièvre) et propriétaire d’un Saviem qui roule peu, mais parfois pour la bonne cause.

Le Saviem SG5 est garé au fond de la cour. Le moteur est encore chaud. « Le camion m’a été bien utile ce week-end », lance en guise d’accueil Marco, son propriétaire. Pour organiser la traditionnelle fête du Foulon, une fête de village avec vide-grenier, spectacles, animations diverses et feu d’artifice, le président du comité des fêtes a fait appel à son fidèle destrier. « J’ai transporté du matériel, chaises, tables… » Dans la benne, la place ne manque pas.

Pour transporter le bois, ou pour le comité des fêtes, Marco peut toujours compter sur son Saviem SG5.
Crédit photo : Christophe Barette

Bois de chauffe. Depuis une dizaine d’années, Marco débarde son bois avec son SG5. « Je sors environ 30 stères une fois de l’an, pour la saison. La forêt est juste à côté ». Le camion connaît le chemin par cœur, car avant il appartenait à une scierie toute proche. Marco y était employé. « C’était un des camions avec lequel j’ai tourné pour livrer du bois. Il était à vendre, j’en avais besoin, l’affaire s’est faite ainsi ».

Âge avancé. « Ce SG5 est plus vieux que moi (Marco a 56 ans) ! Mais c'est comme à une femme, à partir d’un certain âge, on ne lui demande plus ».

A l'intérieur, un tableau de bord d'époque et chronotachy à disque. Au compteur, un peu plus de 59 000 km.
Crédit photo : Christophe Barette

Confort d’époque. Il n’y a ni vitres électriques, ni climatisation. Pas de direction assistée non plus. « On sait que l’on est dans un camion. Le moteur tient bien chaud en été, il est un peu bruyant », constate Marco.

Les feux rectangulaires ont été adoptés à partir de 1968 sur la Super Goélette et le Super Galion.
Crédit photo : Christophe Barette

Mécanique et entretien. L’échappement est à refaire, les pièces sont d’époque. « Un peu de tuyaux à dessouder, et ressouder. J’ai les bases en mécanique. Après, il y a toujours quelque chose à refaire ». Comme tout véhicule qui roule peu, le SG5 de Marco risque de développer des problèmes typiques (freins, pneus...). « Je peux passer la journée dessus à le bricoler. J’aurais le temps, il serait plus beau qu’aujourd’hui ».

Avantage. Les autres usagers de la route tournent la tête lorsqu’ils croisent le Galion. « Les gens sont surpris, étonnés qu'un tel camion tourne encore ».

Fusion et disparition, la marque Saviem entre dans l'histoire en 1980, pour laisser place à RVI - Renault Véhicules Industriels. Le modèle SG5 continue sous une autre marque.
Crédit photo : Christophe Barette

Un peu d’histoire. En 1969, Saviem lance le SG5. Il s’agit d’un SG4 avec roues arrières jumelées. Le Super Galion SG4 est un camion léger de 3,5 t de charge utile. Il est fabriqué dans l’usine de Blainville-sur-Orne en Normandie, à partir de 1965, d’abord par Saviem puis par Renault. Il remplace le Galion datant de 1946. En 1969, le SG5 est lancé, avec une charge utile de plus de 5 t et un PTAC à plus de 7 t. Après la fusion de Saviem et Berliet, les SG4 et SG5 sont vendus sous la marque RVI - Renault Véhicules Industriels. La fabrication se poursuivra jusqu'en 1982.

 

Le SG5 est dans son jus, même si Marco aimerait passer plus de temps à le bichonner. 
Crédit photo : Christophe Barette

Retro

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15