Cette étonnante pratique, qui consiste à ajouter une minuscule remorque à l’arrière d’une semi classique, nous vient d’Afrique du Sud. Elle a, bien sûr, une justification. Réglementaire, comme souvent. Il se trouve en effet que la valeur maximum du PTRA des ensembles articulés a été, il y a quelques années, légèrement augmentée dans le pays. Mesure saluée par la profession mais qui a immédiatement posé un problème à certains transporteurs. Ceux utilisant des équipements chers et à durée de vie longue, comme les citernes en inox pour le transport de produits chimiques. Ou ces entreprises conservaient les semi-remorques citernes qu’elles avaient en parc, mais perdaient l’avantage concurrentiel que permettait le relèvement du PTRA maxi, où elles achetaient de nouvelles semis, plus grandes pour profiter du nouveau seuil, mais au prix d’un investissement d’autant plus lourd que leurs anciennes semis seraient invendables sur le marché de l’occasion, car devenues trop petites par rapport aux possibilités de la nouvelle réglementation.
C’est alors que les carrossiers sud-africains eurent l’idée de proposer à leurs clients une petite remorque complémentaire, mono-essieu, pouvant être attelée à l’arrière des semis existantes et dont la contenance de la citerne était calculée pour saturer exactement le nouveau seuil de PTRA. Un moyen économique de profiter des avantages du gain de capacité, sans devoir sacrifier à un renouvellement de parc onéreux.
On peut ainsi adjoindre, à une citerne existante de 22 500 l et 12,9 m de long, une petite citerne de 4 000 l et 2,8 m de long, qui permet de profiter, à moindre frais, du relèvement du PTRA maxi. Reste que le comportement dynamique de la dernière remorque, ultra courte et mono-essieu, ne doit pas être très rassurant…
