L’affaire de la présidence de la FFC trainait en justice depuis des mois mais le moins qu’on puisse écrire, c’est que le timing de la décision des juges arrive au plus mauvais des moments.
On rembobine le film des événements. Elu pour la première fois en 2014, Patrick Cholton a effectué un second mandat dès 2018, et devait logiquement se retirer de ses fonctions de président de la FFC et de Solutrans en avril 2022, les statuts interdisant un troisième mandat consécutif.
Pourtant en 2022, en l’absence de candidat dans les trois branches adhérentes à la FFC :
- Carrossiers constructeurs,
- Equipements et véhicules,
- Mobilité réparation et services,
le comité de gouvernance, de direction et le conseil d’administration de la FFC demandait à Patrick Cholton de s’engager pour un troisième et dernier mandat.
« L’objectif était d’éviter une carence à la tête de la FFC, dommageable pour son avenir, son rôle de porte-voix de la filière et bien sûr pour Solutrans, propriété de la fédération, devenu l’un des plus grands rassemblements européens du VI », expliquait un observateur avisé du dossier.
Les carrossiers se rebiffent. Seulement voilà, cette opportunité de troisième mandat Cholton, votée à la majorité, était contestée par des dirigeants de la FFC Constructeurs, présidée par Guillaume Olivier et dont le secrétaire général est Benoît Daly.
Celle-ci déposait une requête en justice. Le Tribunal judiciaire de Paris a jugé invalide la réélection du 17 mars 2022 de Patrick Cholton, qui n’est donc plus le président de l’instance fédérative.
Cholton reste aux commandes de Solutrans. Un comité de direction s’est tenu le 13 novembre 2023. Les branches Équipements et Mobilité ont élu Patrick Nardo, actuel président de la FFC Mobilité, à la présidence par intérim de la FFC, jusqu’à la fin du mandat en cours.
Ces deux instances ont maintenu leur confiance à Patrick Cholton, qui demeure président de Solutrans, mais aussi de Carpromo, organe en charge de la formation, du CFA et de l’événementiel.
« Choqué et indigné ». Patrick Cholton a réagi vivement à ces événements : il est « choqué et indigné », il se dit même « profondément écœuré par les attaques personnelles et mensongères lues ces derniers jours. Depuis quinze années, je m’investis bénévolement dans la présidence de la FFC et de Solutrans ».
Et l’homme meurtri de contre-attaquer : « Les branches FFC Equipements et Mobilité fonctionnent sur un modèle collaboratif ; il s’est toujours avéré impossible de construire un projet avec les dirigeants de la FFC Constructeurs, qui se sont toujours opposés aux décisions des autres branches ». Le patron de Solutrans évoque même l’isolement de cette branche.
Quel avenir pour Solutrans ? L’ambiance promet d’être houleuse dans les travées des halls d’Eurexpo à l’occasion de Solutrans cette semaine. Les autres dirigeants de la FFC n’ont pas encore réagi à la mise à l’écart de Patrick Cholton, ni dessiné un avenir à cette fédération et au salon du VI qu'elle organise. Restez connectés à France Routes pour en savoir plus.