Le Premier ministre désigné, qui sera ministre des Transports ?

Michel Barnier est le nouveau Premier ministre de la France.

Crédit photo Alexandra Lebon - Matignon
Le président de la République a enfin nommé un Premier ministre. Michel Barnier va s’atteler à constituer son gouvernement. Ce qui devrait prendre encore un peu de temps, car les candidatures seront également passées au crible de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Quand connaîtra-t-on le ministre délégué aux Transports ? Les professionnels du secteur en appellent à son arbitrage sur des dossier chauds.

60 jours après les élections législatives, nous connaissons enfin le nom du Premier ministre, Michel Barnier, nommé le 5 septembre par le président de la République, Emmanuel Macron.

Qui est Michel Barnier ? Un vieux routier… de la politique. Après avoir été le plus jeune député en 1978, il fut ministre sous les présidences de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy. Et pas qu'un peu :

  • ministre de l’Environnement (1993-1995),
  • ministre délégué aux Affaires européennes (1995-1997),
  • ministre des Affaires étrangères (2004-2005),
  • ministre de l'Agriculture (2007-2009).

À deux reprises, Michel Barnier a occupé le poste de Commissaire européen :

  • commissaire européen à la Cohésion et aux Réformes entre 1999 et 2004,
  • commissaire européenen charge du marché intérieur et aux services de 2010 à 2014.

Il a également été négociateur en chef du Brexit de 2016 à 2020.

Les transporteurs réagissent à sa nomination :

« L’Union TLF adresse ses félicitations et vœux de succès au nouveau Premier ministre, a très vite réagi l'organisation professionnelle dans un communiqué. Alors que Michel Barnier était négociateur européen du Brexit, l’Union TLF a pu mener un travail de qualité avec lui pour répondre aux défis transport et logistique, notamment en matière de douane ».

L’accueil est moins chaleureux chez un représentant des salariés. « Quel que soit le nom du Premier ministre, ce que nous attendons, c’est la nomination du ministre en charge des Transports, que nous puissions avancer sur l’ensemble des dossiers laissés en jachère depuis le départ de Clément Beaune en janvier 2024 », explique Patrick Blaise, secrétaire général de l’Union Fédérale Route CFDT.

L'inquiétude des transporteurs. « Compte tenu du contexte actuel incertain et des travaux et hypothèses en cours sur le projet de loi de finances (PLF) 2025, la FNTR entend exprimer l’inquiétude des entreprises de transport, énonçait-elle dans un communiqué publié peu avant la nomination du Premier ministre. Une hausse de fiscalité est inenvisageable pour le secteur, déjà extrêmement fragilisé économiquement ».

Même analyse pour l’Union TLF, qui alerte le futur gouvernement et le Parlement sur la situation économique du secteur.  « L'Union TLF appelle à défendre la compétitivité de la chaîne logistique française, et à baisser la fiscalité et les charges qui pèsent sur les entreprises que ce soit en matière de coût du travail, d’impôts de production et de fiscalité des carburants ».

Les salariés ont d'autres priorité. « Nous demandons un décret sur le chargement déchargement, comme en Espagne ou en Italie, que nous avions négocié avec Clément Beaune, une négociation autour du congé de fin d'activité (CFA), énumère Patrick Blaise.

Mais la première des priorités, repose sur les salaires. Nous apprécions la proposition de SMIC à 1 600 euros du Nouveau Front Populaire qui permettait d’augmenter l’ensemble des grilles de salaires (certaines démarrent toujours en dessous du SMIC).

Nous réclamons également le 13e mois pour l’ensemble de la branche. Les gens ne s’en sortent plus financièrement, beaucoup de collègues ont du mal à finir leur mois. Certains patrons de grands groupes ne sont d’ailleurs pas contre une augmentation de salaires. J’espère que les politiques ont entendu le sens du vote des Français, j’espère qu’ils vont s’emparer de ces sujets. Nous n’allons pas pouvoir continuer longtemps de cette façon, car nous risquons une explosion ».

Pouvoir d’achat, emploi, adaptation au dérèglement climatique, les transporteurs et les salariés du secteur souhaitent des prises de décisions rapides, du futur gouvernement ainsi que du nouveau ministre des Transports.

Pour remonter le fil de l'actualité : 

À quelques jours des élections législatives en France (1er tour le 30 juin, 2e tour le 7 juillet), l'Union TLF a envoyé un courrier aux principales forces politiques du pays. Objectif, présenter les  secteurs du transport et de la logistique et ses problématiques réglementaires. Le 27 juin lors de l'assemblée générale de l'organisation de transporteurs, nous avons interviewé Olivier Poncelet, son délégué général.

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