Accident camion-fourgon : « on a tous vu ça au moins une fois »

Eric Le Vagueresse, chef centre de la SANEF à Senlis (Oise), anime une équipe de patrouilleurs qui interviennent sur une portion de 50 km de l’autoroute A1. Ils ont à gérer trois voies de circulation et un trafic poids lourds très important. Le risque routier est leur quotidien, et ils sont les observateurs privilégiés des attitudes des conducteurs…



Le risque d’être percuté par un véhicule, vous le vivez réellement au quotidien ?

Un tel choc fourgon - poids lourd n’arrive pas tous les jours, heureusement. Mais le risque d’accident est permanent dès lors qu’on intervient sur la chaussée. Il peut arriver d’une minute à l’autre, et nous l’avons en tête. Beaucoup de patrouilleurs ont vécu un choc de ce type au moins une fois, et plus encore ont eu l’occasion d’être frôlé par un véhicule. Quand on stationne sur la bande d’arrêt d’urgence (BAU), on a régulièrement le rétroviseur qui part de côté. Ou alors on voit le cône qu’on vient de poser sur la chaussée écrasé par un poids lourd, par une voiture…

Quelle est la cause majeure de ces situations à risque ?

Il y en a plusieurs. Souvent, la distance de sécurité entre deux véhicules n’est pas respectée. Un premier poids lourd voit l’obstacle mais ne se déporte pas suffisamment sur la voie de gauche pour l’éviter ; le second qui le suit de près évite le véhicule stationné de justesse mais le troisième ne peut pas l’éviter.

En existe-il d’autres plus inattendues ?

Nous constatons de plus en plus souvent que les conducteurs portent l’attention sur leur téléphone portable. La pose d’un balisage nécessite d’être vigilant. A ce moment-là, nous regardons les véhicules qui arrivent vers nous et leur conducteur. On en voit beaucoup qui sont au téléphone, envoient un message, regardent des vidéos. On remarque également des postures étonnantes : certains conducteurs de poids lourd ont la jambe posée sur le tableau de bord. Beaucoup de personnes au volant ne sont pas attentifs à 100 % à la conduite.

Depuis cet été, le corridor de sécurité est devenu obligatoire. Cette mesure peut-elle contribuer à réduire les risques d’accidents en intervention sur la route ?

C’est un moyen supplémentaire pour inciter les conducteurs à se décaler d’avantage en amont d’une zone de danger, de disposer d’une voie de sécurité supplémentaire. On se félicite de ce nouveau règlement. Maintenant, il faut qu’il soit appliqué. Si personne ne sanctionne le non respect de cette mesure, elle n’aura aucun effet.

Que préconisez-vous pour réduire ce type d’accident ? Une signalétique augmentée, un véhicule de plus stationné en amont de l’intervention ?

Je crois qu’un test est actuellement mené sur l’utilisation de la flèche lumineuse d’urgence (FLU) dans le cadre d’une opération de balisage. Pour l’instant elle est réservée aux interventions d’urgence (accident de la route). Le comportement des automobilistes change dès que la FLU est en action. Elle est vue de loin, les véhicules se déportent plus facilement. Comme ils se suivent de près, automatiquement les suivants se déportent et cela contribue à créer ce corridor de sécurité. Mais il faudrait rajouter un équipement d’alerte supplémentaire en amont.



Et continuer à sensibiliser les conducteurs…

Oui, car le comportement individuel est déterminant : c’est la responsabilité du conducteur d’être attentif à l’environnement routier. Sur autoroute, il y a un problème d’inattention au volant et à cause de cela surviennent beaucoup d’accidents.

 

Regardez la vidéo spectaculaire d'une simulation d'accident camion - fourgon dans un lycée en cliquant sur ce lien

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