C’est la fin d’un long suspens, François Durovray a été nommé ministre délégué aux Transports, qu'en pensez-vous ?
La première satisfaction, c'est d'avoir un ministre pour les transports. Nous avions la crainte de revivre le même épisode que lors de la constitution du précédent gouvernement. Gabriel Attal et Emmanuel Macron avaient procédé en deux vagues, la seconde étant arrivée très tard, et le ministre délégué aux Transports en faisait partie.
Le gouvernement Barnier a été désigné d’un bloc, ce qui nous permet de ne pas attendre davantage. Les transporteurs routiers sont en souffrance depuis le début de l’été.
La seconde satisfaction, c’est que nous héritons bien d'un ministre délégué. Nous redoutions de perdre cette fonction, qu'à la place soit nommé un secrétaire d’État, ce qui aurait été extrêmement compliqué par rapport à l’ensemble des sujets que nous avons à porter. Un ministre, même délégué, a plus de poids.
Un secrétaire d’État, dans les arbitrages gouvernementaux, se trouve toujours dans une situation plus délicate qu'un ministre de plein exercice. Nous notons également que le ministère des Transports n’est plus rattaché au ministère de l’Écologie, ce qui le cas ces dernières années. Nous avons enfin un interlocuteur.
Et un interlocuteur qui connait les transports. François Durovray est-il selon vous le bon profil ?
Il a de vraies connaissances de ce vaste secteur. Il semble avoir une vision assez claire et volontariste sur le transport de personnes, en relation avec ses mandats d’élu local. Il connait également le transport de marchandises. Il a pris des positions qui ne sont pas favorables au transport de fret par la route : il a soutenu l’écotaxe et il est hostile aux expérimentations sur les EMS (european modular systems, ou méga-camions). Voilà de vrais sujets de discussions et de débats !
Justement, s'il veut bien échanger avec vous, quels dossiers porterez-vous en priorité ?
Nous en avons deux. La première va être traitée dans le cadre du projet de loi de Finances 2025. Il est indispensable de ne pas toucher à la fiscalité sur le carburant et notamment au remboursement de la TICPE. La baisse progressive de la ristourne, prévue par la Loi Climat et Résilience, a été retirée grâce à la mobilisation des transporteurs.
L’autre enjeu majeur, c’est la répartition de la valeur. Il est temps que le transport cesse d’être payé à des niveaux inacceptables. Il faut absolument rééquilibrer la relation commerciale entre le transporteur et les donneurs d’ordre afin d’aboutir à un prix de transport acceptable pour nos entreprises. Cela leur permettrait de mieux vivre de leur activité et de conduire les nécessaires investissements. Nous avions des dossiers en cours au ministère et nous entendons bien aboutir sur ces sujets avec l’actuel ministre.
Aujourd’hui, avez-vous une perspective de rencontre avec François Durovray ?
Au-delà des félicitations habituelles, nous avons sollicité officiellement le ministre afin de le rencontrer rapidement.
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