Gabarit limite : par le trou d’une aiguille !

Mieux (ou pire ?) que les convois péruviens présentés en début de mois, voici un incroyable franchissement. L’affaire s’est déroulée à Londres, au printemps dernier. Des travaux de modernisation, engagés dans une station de traitement des eaux usées, imposaient l’utilisation d’un puissant moyen de levage. Une grue était nécessaire.


Seul problème, mais de taille, l’unique voie d’accès au chantier comportait un minuscule tunnel dont la gabarit en hauteur et plus encore en largeur semblait incompatible avec celui d’une grue mobile de la capacité requise, en l’occurrence une 45 t/50 t.


Mais la chance sourit aux audacieux. Au moins une machine présentait, sur le papier, une largeur hors-tout suffisamment réduite pour pouvoir se faufiler dans ce foutu tunnel : une Liebherr LTC 1045-3.1. Une automotrice entrant dans la catégorie des « city cranes », réputées pour leur compacité et leur maniabilité et qui se caractérisent, notamment, par une construction monomoteur et mono-cabine.


Compacité ? Ce n’est rien de le dire. Avec une monte en 445/95 R 25, la Liebherr LTC1045 n’excède pas 2,54 m de large et sa hauteur peut être ramenée à 3,01 m, en abaissant la suspension hydropneumatique. Le tout pour un PTC, en ordre de marche et avec 6,5 t de lest, de seulement 36 t, réparties sur 3 essieux portant chacun 12 t.


Il n’empêche qu’en voyant la photo, on se demande comment une telle machine a pu se faufiler dans un pareil boyau : le conducteur a dû la maintenir parfaitement alignée avec une marge de seulement 7 cm de chaque côté. Heureusement le tunnel ne fait que 8 m de long. Mais qu’il a fallu refaire en sens inverse pour sortir…


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