Ce constat est d'autant plus étonnant qu'il tranche avec le moral des constructeurs de véhicules lourds qui lui, est au beau fixe.
- Entre le 4e trimestre 2017 et le 4e trimestre 2018, le moral des chefs d’entreprise du transport routier de marchandises (TRM) français enregistre une baisse considérable. Le baromètre de la FNTR, qui synthétise le jugement des professionnels sur la situation récente de leur entreprise, dégringole de +41,2 au 4e trimestre 2017 à +4,6 au 4e trimestre 2018 (voir le graphique ci-dessous). Cet indicateur se situe à son niveau du 4e trimestre 2015.
- Au 4e trimestre 2018, les chefs d’entreprises du TRM notent une nette baisse de leur activité engendrée, notamment, par l’évolution de leurs grands secteurs clients.
- En effet, par rapport au 4e trimestre 2017, l’activité connait un fort recul dans l’industrie et dans la construction et, dans une moindre mesure dans le commerce de détail et la grande distribution.
- Le mouvement des Gilets jaunes a assurément impacté l’activité des entreprises du TRM au cours des 6 dernières semaines du trimestre.
Un prix du carburant toujours élevé
Le prix du gazole s’oriente à la baisse au 4e trimestre 2018 par rapport au trimestre précédent. On enregistre cependant une hausse sensible de +11,5 % en moyenne trimestrielle entre le
4e trimestre 2017 et le 4e trimestre 2018. Cette hausse vient après celle 17,5 % entre le 3e trimestre 2017 et le 3e trimestre 2018.
Fort pessimisme sur le recrutement des conducteurs
Pour les prochains mois, les chefs d’entreprise du TRM considèrent que la baisse de leur activité se poursuivra. Dans ce contexte, ils sont extrêmement prudents en matière de recrutement de conducteurs salariés.
« Au 4e trimestre 2018, le TRM connait une nette baisse d’activité à l’image de ses principaux secteurs clients et en raison du fort impact des Gilets jaunes », conclut Jean-Christophe Pic, président de la FNTR. « Les chefs d’entreprises du TRM sont pessimistes quant aux perspectives d’activité du secteur. Ils s’inquiètent d’une poursuite de ce mouvement et de ses répercussions sur la santé économique et financière de leurs entreprises. Ils sont donc très prudents en matière de recrutement, quand bien même les besoins restent importants ».
Il reste à savoir si cet état d'esprit pessimiste est temporaire, ou s'il s'ancrera dans la durée, à l'image du mouvement des Gilets jaunes qui, même s'il a perdu en intensité, continue à influencer les décisions politiques et économiques en France.
