Parti de très bas, avec des tonnages limités à 45 161 tonnes en 2014, le fret ferroviaire revient en force à Ports de Lille. En effet, son trafic dépassera allègrement les 500 000 tonnes cette année. À fin octobre 2018, et en dépit des trois mois d’activité perturbés par les mouvements sociaux du printemps 2019, ce trafic était déjà en hausse de 7 %. C’est d’ailleurs une même croissance qui est attendue en 2019.
Désormais, et avec la mise en place d’une nouvelle liaison sur Avignon mi-décembre 2018, ce sont vingt trains combinés qui fréquentent chaque semaine le chantier de transport combiné Lille Conteneurs Terminal (LCT). Ce nombre pourrait être porté à une trentaine dans le courant de l’année 2019 si les projets de développement de ce réseau touchant actuellement les points de desserte de Bordeaux, Mouguerre (Pyrénées-Atlantiques), Toulouse, Marseille et bientôt Avignon se concrétisent. Les pistes de réflexion concernent la mise en place d’éventuelles liaisons vers le nord de l’Italie et le Benelux, bien que ce dossier en soit à un stade moins avancé.
Santes opérationnel début 2020
Le gestionnaire des infrastructures portuaires de la préfecture des Hauts-de-France va, en attendant, lancer les travaux de son second chantier de transport combiné. Ils débuteront effectivement le mois prochain sur le site de Santes (sud-ouest de Lille).
Implantée à proximité immédiate du canal de la Deûle, cette nouvelle installation mobilisant un investissement de 10 millions d’euros comportera deux voies de 400 m de longueur. La manutention des conteneurs chargés ou déchargés à Santes s’effectuera à l’aide de reachstackers, contrairement à ce qui se pratique sur le LCT, équipé de deux portiques. L’équipement deviendra opérationnel début janvier 2020 à l’issue d’un investissement d’une dizaine de millions d’euros. Un aménagement du plan de voies du site sera, par ailleurs, réalisé courant 2019 pour faciliter les manœuvres (0,8 M€).
Construit dans un souci de parfaire la trimodalité du site, un entrepôt de 42 000 m² complétera les installations fin juin 2019. L’investissement sera de l’ordre de 25 millions d’euros. D’ailleurs, "les premières relations rail/fluvial pourraient devenir opérationnelles dans le courant de l’année 2020 ou au plus tard en 2021", indique Alain Lefebvre, directeur des Ports de Lille. Avant d’ajouter que "notre développement vise avant tout à couvrir les besoins de la métropole lilloise, nos trafics en dépendant à 85 %".
Un projet peut en cacher un autre
Les projets ferroviaires de Ports de Lille ne s’arrêtent pas à ces seuls investissements. Ils concernent aussi la reprise de la gestion de la voie d’accès et de trois voies de service du site de Lille-Délivrance. Ce qui apporterait une souplesse d’exploitation à l’ensemble.
Le gestionnaire est aussi impliqué dans une réflexion à propos du devenir de l’ancien triage de Somain. Le projet vise à la réactivation de de ce site qui fut, jadis, l’un des plus importants de la Région Hauts-de-France. Enfin, "nous envisageons la mise en œuvre d’un opérateur ferroviaire portuaire à l’échéance 2021. Ses missions ne sont pas encore clairement définies. Elles pourraient toutefois toucher, pour partie, les prestations de manœuvre des trains réceptionnés dans les chantiers", conclut le dirigeant.
