"Fin avril, nous prendrons des décisions à la hauteur du défi que représente l'amélioration de la vie quotidienne de 12 millions de Français", avait annoncé Nicolas Sarkozy la 24 mars à Saint-Quentin (Aisne). Terminés les pannes, les incidents voyageurs, les retards dans les trains de banlieue, les RER et sur les lignes de métro qui transforment les déplacements des Franciliens en enfer ?
Le chef de l'État a annoncé le 29 avril à la Cité de l'architecture les "décisions radicales" qu'il avait promises. Et confirmé la compatibilité des deux projets "rivaux" de développement des transports collectifs en Ile-de-France : celui de son secrétaire d'État chargé de la région capitale, Christian Blanc et celui de Jean-Paul Huchon, président PS du conseil régional et du Syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF).
Grand Huit et Arc Express
Christian Blanc envisage le "Grand huit" autour de Paris : une ligne automatique rapide, plus éloignée de la capitale que le projet Arc-Express de la RATP et de la région Ile-de-France. Elle devrait passer par Le Bourget, Noisy-le-Grand, Chelles, Créteil, Orly, Massy, Saclay, Versailles, la Plaine-Saint-Denis et La Défense. 130 kilomètres de lignes réalisées en 10 à 12 ans.
Evalué entre 15 et 20 milliards d'euros, "cela ne remet pas en cause ce que vous aviez décidé, vous les élus régionaux", a insisté Nicolas Sarkozy lors de son discours à la Cité de l'architecture.
Le "Grand huit" ne serait donc plus incompatible avec le Plan de mobilisation des transports lancé par Région le 30 mars. Notamment le projet Arc Express-Métrophérique, rocade ferroviaire de 60 km en banlieue qui coûterait 18,6 milliards d'euros.
35 milliards d'euros
En plus de la vétusté partielle du réseau de transports collectifs, l'Ile-de-France souffre d'un manque cruel de liaisons de banlieue à banlieue. Selon les experts, la seule solution serait de réaliser des lignes tangentielles et des rocades autour de Paris.
Pour le seul volet transport, le Grand Paris coûterait 35 milliards d'euros, selon les estimations du chef de l'État. Il compte engager les travaux selon un calendrier très serré : "Nous allons faire le Grand Paris en dix ans et lancer les travaux des nouveaux systèmes de transport avant 2012, a t-il précisé. Avant fin 2009, une loi fixera les modalités de maîtrise d'ouvrage et les moyens de finacement de ce vaste projet". Un projet de loi devrait être déposé à l'automne.
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