Le ministre italien des Transports Maurizio Lupi tombe pour corruption

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Maurizio Lupi laisse un bilan mitigé, les transporteurs italiens lui reprochant notamment de ne pas avoir suffisamment combattu le dumping social.

Crédit photo © Ariel F. Dumont
Le ministre italien des Transports et des Infrastructures a dû démissionner, le 20 mars 2015. Il aurait fermé les yeux sur les agissements de son directeur des grands travaux arrêté pour avoir truqué des marchés publics.

Maurizio Lupi n'est pas directement impliqué dans ce nouveau scandale de corruption qui touche une cinquantaine de politiciens et d'entrepreneurs. Les enquêteurs lui reprochent "seulement" d’avoir accepté des cadeaux offerts par les entrepreneurs condamnés, comme un costume sur mesure et une montre Rolex. Il aurait aussi demandé à l’un des accusés de trouver un emploi à son fils.

C'était trop peu pour une mise en examen mais suffisamment pour que le président du Conseil, Matteo Renzi, qui veut rayer le mot corruption du lexique politique italien, lui suggère de rendre son tablier. D’ailleurs, même son parti, le Nouveau Centre-Droit (NCD) créé il y a deux ans par les dissidents berlusconiens, n'a pas défendu Maurizio Lupi.


Opération "nettoyage"

Dans l’immédiat, Matteo Renzi assure l’intérim du ministère des Transports qu'il veut "nettoyer en profondeur" avant de choisir le successeur de Maurizio Lupi "qui ne sera pas un technocrate mais un politicien".

Les opérateurs des secteurs maritimes, ferroviaires et routiers brossent, eux, un bilan mitigé de la période Lupi. "Globalement, il a été un bon ministre. Certes, il aurait pu mieux faire car on peut toujours mieux faire. Mais la situation institutionnelle italienne actuelle lui aurait-elle permis de mieux faire ?" s’interroge Sergio Soffiatti.


Une liste de mauvais points

Le secrétaire national de Confartigianato Trasporti pointe quant à lui une liste de mauvais points : ainsi la suppression des coûts minimaux pour la sécurité routière que Maurizion Lupi a remplacés par le système de la liberté contractuelle dans la fixation des prix. "Une politique néolibérale faite par un gouvernement soutenu par les partis de gauche, c’est incroyable !", assène Sergio Soffiatti.

Il lui reproche aussi les oublis, notamment en ce qui concerne la transposition dans le droit italien, de la directive européenne sur les délais de paiement réduits à 30 jours. "L'État italien qui paye ses fournisseurs à 365 jours ne peut pas se permettre de transcrire cette norme. C’est du moins l’explication qui circule dans les milieux bien informés", confie le responsable de la confédération.

Enfin, il y a le dumping social que Maurizio Lupi n’a pas suffisamment combattu durant le semestre italien et pendant son séjour au ministère et les contrôles sur le cabotage abusif. Le seul véritable bon point, concerne le déblocage sur les trois prochaines années d’un plafond de ressources structurelles qualifiées "d’équitables".

Cela ne suffit pas à remplir un tableau de chasse.

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