La guerre en Ukraine désorganise la logistique en Europe

L’économie ukrainienne est dépendante de ses exportations, notamment agricoles.

Crédit photo dpa/TASS, Valentin Sprinchak
Le blocage des ports ukrainiens de la Mer Noire, suite à l’invasion du pays par la Russie, empêche Kiev d’exporter ses produits alimentaires et industriels, qui commencent à manquer cruellement dans le reste du monde. 24 000 wagons chargés de blé, huile, métal, produits chimiques et charbon sont coincés aux frontières avec la Pologne, la Hongrie, la Roumanie, la Moldavie et la Slovaquie. 

Le blocage des ports ukrainiens de la Mer Noire, suite à l’invasion du pays par la Russie, empêche Kiev d’exporter ses produits alimentaires et industriels, qui commencent à manquer cruellement dans le reste du monde. 24 000 wagons chargés de blé, huile, métal, produits chimiques et charbon sont coincés aux frontières de l’Ukraine avec la Pologne, la Hongrie, la Roumanie, la Moldavie et la Slovaquie. "Rien qu’au poste frontière d’Izov, on compte 10 320 wagons en souffrance", explique Valerij Tkatschow, de la compagnie des chemins de fer Ukrsalisnyzja.

Ce poste frontière, le plus important pour le trafic de marchandises ukrainiennes vers l’ouest, est situé à 130 km au nord de Lviv, à la frontière polonaise, et est considéré comme le principal point d’accès vers le port polonais de Gdansk."Les manques en personnel du fait de la mobilisation et la pénurie de wagons expliquent largement ces difficultés", explique le gouvernement ukrainien.

Des écarts de rail 

L’Ukraine exportait, avant la guerre, 98 % de ses céréales par la Mer Noire. Kiev cherche bien des routes alternatives aux voies maritimes. Mais le différent écart des rails entre la Pologne (environ 140 cm) et l’Ukraine (150 cm), hérité de l’époque soviétique, complique encore la donne."Le personnel est contraint de soulever les wagons pour adapter l’écart entre les roues manuellement, souligne Valerij Tkatschow. L’autre solution serait de décharger et recharger côté polonais, mais il faut compter environ 30 mn par wagon. 500 wagons franchissent actuellement chaque jour le point de frontière de Izov. Nous espérons augmenter la cadence à 1 100 wagons de céréales vers la Pologne, la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie par jour d’ici trois mois. Nous travaillons à l’accélération des processus, à la réduction des contrôles et des tâches administratives."

Une récolte à écouler

Outre la Pologne, Kiev est également en négociation avec le port roumain de Constanta sur la Mer Noire pour exporter les importantes quantités de céréales qui n’ont pu quitter le pays depuis le 24 février. Là encore, le trajet doit se faire en partie en train vers les ports fluviaux du Danube, où les marchandises sont ensuite chargées à bord de barges vers la Mer Noire.

Le coût de l’acheminement vers Constanta est estimé à 120 à 150 dollars (113 à 141 euros) la tonne de céréales par la société de conseil ukrainienne APK-Inform, contre 20 à 40 dollars (18 à 37 euros) la tonne pour acheminer le blé vers les ports ukrainiens, avant la guerre.

L’économie ukrainienne est dépendante de ses exportations, notamment agricoles. La vente de céréales a rapporté 12,2 milliards de dollars (11, 5 milliards d'euros) au pays en 2021, année record pour l’agriculture du pays, soit un cinquième du volume total exporté. Faute de pouvoir écouler ses récoltes, l’Ukraine dispose aujourd’hui de silos pleins, qu’il lui faudra vider avant les prochaines récoltes de l’automne.

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