Fret ferroviaire : le verdissement des locomotives Diesel est entamé

D’une durée de trois mois, le test lié à l’utilisation d’Oleo 100 à bord d’une locomotive Diesel Euro 4000 d’Europorte a débuté le 6 juillet.

Crédit photo OC
L’entreprise ferroviaire Europorte et Saipol ont signé une convention d’expérimentation pour l’utilisation d’un carburant entièrement issu de colza français. Le test a débuté le 6 juillet. 

Perçu comme le bon élève de la classe au niveau des émissions de gaz à effet de serre, le rail l’est un peu moins lorsque sont pris en compte les circulations de locomotives Diesel sous caténaires. Cette utilisation découle de la nécessité d’assurer la circulation de bout en bout, parfois sur des centaines de kilomètres, pour éviter d’avoir recours à un changement d’engin sur les parcours terminaux. Ces derniers sont, en effet, souvent démunis de caténaires, forçant, ainsi, à l’utilisation de locomotives thermiques. 

Première française

Dans ces conditions, l’expérimentation conduite par Europorte, la filiale de fret ferroviaire de Getlink, et Saipol, filiale du groupe Avril, semble devoir constituer une première réponse pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Présentée comme une première française pour des locomotives tractant des trains de marchandises, cette convention d’expérimentation pour l’utilisation d’Oleo100 - carburant de type B100 entièrement issu de colza français - en service commercial a été signée entre les deux parties le 8 juin 2021. 

Puis, c’est depuis le 6 juillet que le test est  effectué pour une durée de trois mois sur le trafic ferroviaire généré par Saipol pour le transport d’huiles végétales et d’énergies renouvelables entre Nogent-sur-Seine, en Ile-de-France, et Dunkerque, dans les Hauts-de-France, ainsi qu’entre Nogent-sur-Seine et Sotteville-lès-Rouen, en Normandie.

Réduction de 60 % des émissions de gaz à effet de serre

L’objectif de cette expérimentation est de remplacer une partie du Gasoil Non Routier (GNR) des locomotives thermiques de type Euro 4000 qu’Europorte emploie sur les tronçons non électrifiés par du biocarburant Oleo100. Plus en détail, et selon le communiqué publié par les deux partenaires,

"Oleo100 est présenté comme le premier carburant renouvelable, biodégradable et garant d’une coproduction de protéines végétales locales pour l’alimentation des élevages. Son utilisation, en substitution du GNR, réduit les émissions de gaz à effet de serre de 60 % sur l’ensemble du cycle de vie du carburant, depuis le champ jusqu’au rail. Ainsi, dans le cadre d’un parcours expérimental estimé à 1 500 km par semaine, ce sont 35 tonnes de CO2 qui seront évitées de façon hebdomadaire par la locomotive qui assurera ce trafic."

L'option des locomotives hybrides

Les données qui seront recueillies lors de l’expérimentation seront analysées par les partenaires afin de déterminer la compatibilité d’Oleo100 en substitution du carburant actuel dans le cadre d’une exploitation des locomotives Diesel Euro 4000 par Europorte. Si cette expérimentation s’avère concluante, Europorte pourrait alors déployer le carburant Oleo100 de Saipol sur l’ensemble de son parc de Stadler Euro 4000, la réduction attendue annuelle des gaz à effet de serre étant de l’ordre de 2 500  tonnes. 

Une autre solution pour réduire les émissions polluantes consiste à acquérir des locomotives hybrides (Diesel/Electrique). Mais le prix de ces engins - actuellement en service à une unité seulement en France - est encore perçu comme trop élevé par les entreprises ferroviaires. 

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