Fret ferroviaire : le transport combiné rail-route tire le signal d’alarme

Les chantiers de transport combiné subissent actuellement une baisse d’activité comprise entre 30 et 40%. 

Crédit photo Olivier Constant
Déjà touchés par la hausse exponentielle du coût de l’électricité, les opérateurs de transport combiné sont à présent impactés par les mouvements sociaux liés à la réforme des retraites. Ils demandent à SNCF Réseau de s’organiser pour faire passer les trains chaque fois que cela est possible.

La dynamique de croissance du combiné rail-route est en danger. Après avoir connu des taux de croissance de 16,7 % en 2021 et de 9,4 % en 2022, le secteur connaît, à présent, un recul d’activité compris entre 30 et 40 %. C’est une conjonction de phénomènes qui explique une telle baisse, à commencer par les grèves liées à la réforme des retraites. "Depuis février 2023, nous avons connu plusieurs jours d’affilée sans aucune circulation de trains du combiné", déplore, ainsi, Aurélien Barbé, délégué général du Groupement National des Transports Combinés (GNTC). "Au 16 mars 2023, nous en sommes déjà à trente-deux trains supprimés depuis le début du mois et cela va continuer la semaine prochaine. Nous risquons fort de terminer l’année en forte perte, une première depuis la création de notre société il y a vingt-cinq ans », déplore, pour sa part, Rémy Crochet, président-directeur-général de Froid Combi. Avant d’ajouter que "tous les volumes perdus ne seront jamais rattrapés".

Report modal inversé

Car aux mouvements sociaux actuels s’ajoutent des grèves perlées, en place depuis novembre 2022. Cela gêne considérablement, depuis, les échanges de flux entre le nord et le sud de la France. Enfin, la hausse exponentielle du coût de l’électricité détériore la compétitivité du combiné rail-route à l’heure même où il existe une moindre tension sur les ressources routières au niveau conducteurs. Dans ces conditions, les transporteurs routiers se montrent relativement compréhensifs, contraints qu’ils sont d’effectuer un report modal inversé. Aurélien Barbé prévient déjà, cependant, "qu’il va falloir retrouver et réinstaurer sur la durée la confiance avec les chargeurs et les transporteurs routiers".

SNCF Réseau sur le grill

Cette situation chaotique intervient alors même qu’Ivan Stempezynski perçoit dès maintenant une reprise économique dont le combiné rail-route est provisoirement écarté pour l’instant. Aussi, endossant également sa casquette de président du GNTC, Ivan Stempezynski martèle que "c’est à SNCF Réseau de trouver des solutions pour faire circuler les trains. Il existe pourtant la cellule Sonar, dont le rôle est justement de faire passer des trains de fret et de combiné en cas de situations perturbées. Mais comment comprendre que cette cellule soit fermée le dimanche alors que les besoins de circulation restent avérés".

Une situation durable ?

Le gestionnaire des infrastructures ferroviaires est aussi pointé du doigt pour son incapacité à mobiliser une partie de son encadrement pour tenir les postes non occupés à cause du mouvement social en cours.

L’ensemble de la profession du transport combiné se demande donc si le report modal inversé sera durable. Et ce alors même que les opérateurs ont investi lourdement dans leur outil de production pour tenir les objectifs assignés par la Stratégie nationale de développement du fret ferroviaire. Il s’avère d’ores et déjà patent, toutefois, que l’objectif de triplement du transport combiné d’ici à 2030 n’est plus atteignable en l’état.

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